Le bras de fer se poursuit entre les syndicats autonomes et le ministère
de l'Education nationale. La grève entamée depuis le 8 du mois courant entre
dans sa deuxième semaine. Une mobilisation sans pareille depuis 2003. Les
syndicats autonomes n'en démordent pas, ils veulent que leur plate-forme de
revendications soit entièrement satisfaite. Les quelques promesses accordées à
l'issue de la rencontre, séparément avec trois syndicats, en l'occurrence
l'Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation (Unpef), le
Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et
technique (Snapest), et le Conseil national autonome des professeurs de
l'enseignement secondaire et technique (Cnapest), n'ont pas convaincu les
protestataires à arrêter le débrayage.
La décision du gouvernement
d'annuler l'instruction n°3 du 30 septembre 2009 relative aux modalités de
révision des régimes indemnitaires des fonctionnaires et agents contractuels,
pour tenir compte de sa rétroactivité à partir du 1er janvier 2008, n'a pas eu
l'effet escompté et s'est avérée peu probante aux yeux des syndicats qui sont
plus que déterminés à poursuivre leur mouvement de protestation jusqu'à
aboutissement de leurs revendications. L'exclusion du dialogue de trois
syndicats, à savoir le Snapap, le Satef et le Cla, a attisé leur colère. Ces
derniers condamnent à l'unisson «les intrigues de coulisses auxquelles s'est
adonné le ministre pour les diviser et casser leur élan». Contactés hier, les
syndicats, membres de l'intersyndicale de la fonction publique, ont décidé
d'engager d'autres actions. Selon Boudiba Messaoud, le chargé de l'information
du Cnapest, «nous tenons une réunion aujourd'hui pour préparer un sit-in devant
le palais du gouvernement le jour de la tenue de la tripartite». Estimant que
«la grève est une réussite totale et que la mobilisation est à son apogée». «Le
taux de suivi, a-t-il ajouté, dans le primaire et le moyen est de 87% et dans
le secondaire et technique est de 94%».
S'agissant des enseignants
contractuels qui ont organisé un sit-in devant le siège du ministère de
l'Education nationale sans heurts, notre interlocuteur a affirmé que «les
syndicats autonomes continuent à soutenir la cause de cette catégorie
d'enseignants qui réclament leur intégration sans conditions et sans concours».
Le responsable syndical a précisé que «la proposition du ministre d'un dialogue
dans le cadre d'une commission ad hoc, en contrepartie de la reprise des cours,
ne résoudra pas le problème car il ne s'agit pas de parler mais de négocier de
façon effective pour que toutes les revendications pour lesquelles les
enseignants ont débrayé soient entièrement satisfaites, à savoir la révision du
régime indemnitaire, la revalorisation des salaires, l'intégration des
enseignants contractuels et la gestion des oeuvres sociales». Même son de
cloche du côté du Cla dont le porte-parole montre une exaspération envers
l'attitude du ministre qui «ne veut pas voir la réalité du terrain et des
véritables représentants des enseignants». Idir Achour a affirmé que son syndicat
«maintient la grève jusqu'à la concrétisation de la plate-forme de
revendications». Pour lui, «l'augmentation des salaires doit se faire en
fonction de la valeur du point indiciaire flexible, les indemnités en fonction
des risques qui sont différents et les primes sont accordées pour améliorer la
productivité des employés, or, ce qui est appliqué est que les primes sont
octroyées pour absorber le déficit en pouvoir d'achat». De son côté, le
secrétaire général du Satef, Sadali Mohamed Salem, dira: «Le ministre tente de
détourner le débat et d'user d'entourloupettes comme il a toujours fait alors
qu'il sait pertinemment ce que veut la base qui veut être reconnue et
réhabilitée dans sa dignité».
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Posté Le : 19/11/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Moufida R
Source : www.lequotidien-oran.com