Algérie

Poursuite de l'audition des accusés



Poursuite de l'audition des accusés
Au troisième jour du jugement de l'affaire de l'autoroute Est-Ouest dans laquelle sont impliquées 16 personnes et sept entreprises étrangères, l'on semble entrer dans le vif du sujet. Des pans se lèvent progressivement sur certaines zones d'ombre de cette affaire concernant surtout des commissions versées à de hauts fonctionnaires. Trois présumés coupables se sont présentés, hier, devant le tribunal criminel d'Alger. Leurs interventions furent marquées par autant de dénégations que de révélations. L'un des principaux accusés, Chani Medjdoub, de nouveau rappelé à la barre, s'est évertué à nier en bloc les accusations portées contre lui. A maintes reprises, il est revenu sur les conditions de sa détention et annoncé qu'il entamera une grève de la faim en signe de protestation. Recadré à chaque fois par le président du tribunal, il a également récusé avoir aidé aux versements de pots-de-vin à des responsables du ministère des Travaux publics en contrepartie de l'obtention de projets pour l'entreprise chinoise Citic-Crcc. Chani s'est appesanti par ailleurs sur ses activités et ses relations à Alger où, selon lui, « il eut à faire face à de nombreux écueils bureaucratiques » et s'estime « traîné dans la boue ». Chani a ensuite, dans le sillage de l'évocation de ses relations avec Khelladi, directeur des nouveaux projets à l'ANA (Agence nationale des autoroutes) également poursuivi, parlé de ses liens avec les services de renseignement. Il chargera surtout Khelladi. « Il est allé en Chine pour faire pression sur la société Citic en butte alors à des problèmes de paiement en Algérie », a-t-il révélé. Chani a nié catégoriquement avoir servi d'intermédiaire entre les responsables algériens et les Chinois, ses interventions relevant seulement du lobbying. A l'en croire, ce refus est à l'origine de ses déboires. Après une seconde pause de dix minutes, les auditions, que nul incident n'est venu altérer, se sont poursuivies. Après Chani, l'ex-secrétaire général du ministère des Travaux publics, Mohamed Bouchama, est passé à la barre. Il a parlé de la genèse de l'autoroute et des étapes de la conception, « de ce rêve né juste après l'indépendance » et du souci des pouvoirs publics de plafonner les dépenses de marché. « Tous les marchés furent signés dans le respect de la légalité malgré des rumeurs visant à saboter la réalisation de l'autoroute », a-t-il clamé. Interrogé sur ses liens avec Chami, il dira que « celui-ci n'avait suscité aucune méfiance chez lui car il résidait au niveau de la résidence de Club des Pins où tous les membres du gouvernement étaient logés ». Bouchama, au bord des larmes, chargera surtout Khelladi. La raison est pour lui simple et claire. « Il avait une délégation de signature du ministre et il a voulu me punir d'avoir averti le ministre (Ghoul) sur l'illégalité de certaines démarches. » Il a soutenu également que « la prétendue implication du marchand d'armes Pierre Falcone et de l'homme d'affaires Sacha relève de la simple rumeur ». Après la seconde suspension de l'audience, la transition est toute faite. C'est Khelladi qui est invité à donner des éclaircissements. En fin d'après-midi, il continuait encore à livrer son témoignage. Aujourd'hui, d'autres présumés coupables seront également cités à la barre pour apporter des éclaircissements sur cette affaire qui tient en haleine de nombreux citoyens.




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