Pourrissement

Pourrissement. L'école est de nouveau au centre d'interrogations, suite au mouvement de grève qui paralyse les établissements ces derniers jours. Dans un bras de fer, de plus en plus inquiétant, c'est malheureusement l'école qui est dans une impasse aux conséquences désastreuses, dans un secteur qui bat de l'aile depuis des décades. Il faut néanmoins relevé, pour cet énième débrayage, le fait que les organisations syndicales ayant opté pour un nouveau débrayage ne bénéficient pas de l'adhésion coutumière de la part de l'opinion, encore moins des parents d'élèves. Une attitude qui n'a pas manqué de mettre dans la gêne les grévistes. Mais qui a surtout jeté du discrédit quant à la légitimité d'une telle action. Cela rappelle manifestement que le malaise de notre l'école est loin d'être réductible exclusivement à des considérations salariales. Il n'est pas, dans ce sens, faux de dire que les enseignants sont tombés dans le piège des appétits que leur offre, à leur échelle, le système de la rente. C'est justement un des maux de l'école. Il n'y a pas longtemps, ce sont les élèves qui se sont initiés à des exigences étranges aux valeurs et mission de l'école. Celle qui fait obligation à la tutelle de désigner un «seuil» de révision à l'approche des sessions d'examens. Bientôt peut-être, ils vont réclamer des diplômes sans enseignement !A l'évidence, il serait illusoire d'attendre des résultats positifs quand les acteurs majeurs d'un lieu de savoir comme l'école ont la tête ailleurs. L'état des lieux de notre école interdit pourtant toute approximation et tous les palliatifs qui ne font qu'aggraver le mal. Un mal qui se traduit, d'une part, par la hausse du taux de déperdition scolaire et, d'autre part, par la massification de diplômés sans de réelles chances de débouché social, ni de pouvoir d'influence sur la société. C'est dans cet état d'esprit que l'Algérie a pris goût à préparer les différentes sessions d'examens. Plus inquiétante aussi est cette légèreté des responsables du secteur à se satisfaire du nombre de nouvelles infrastructures réceptionnées. Or, cela se fait au moment où le rendement du système éducatif, dans sa globalité, ne cesse de tirer vers le bas. Mais face à un tel désastre, la tutelle mise sur la carte du taux de succès aux examens. Tout en laissant un pan essentiel de la société à la merci des égos pour générer le pourrissement.A.Y.