Algérie

Pourquoi veiller sur une ville qui dort '



Il y a quelques jours, je sortais, pour la quatrième fois, tard le soir. À chacun ses urgences et les miennes avaient un rapport avec le coronavirus et ses effets épouvantables. Certaines structures sanitaires fournissent des prestations que l'hôpital n'est pas en mesure d'offrir, même le jour, parce qu'il n'est pas équipé pour. Mais oui, ne craignons pas de l'avouer.Les hôpitaux, tous publics, n'ont plus les moyens d'intervenir à temps ni d'éviter le pire aux citoyens contaminés qui en sollicitent l'assistance. Il faudrait arrêter d'en vanter les équipements et la compétence, alors qu'il n'en est rien.
C'est d'ailleurs l'une des innombrables raisons qui poussent nos médecins à aller, eux aussi, se faire recruter ailleurs. Par des pays qui leur offrent les moyens d'exercer dignement et avec efficacité leur métier. Mais ce n'est pas de cela que je voulais parler aujourd'hui. L'efficacité du système de santé algérien, de plus en plus désespérant, ne fait plus illusion depuis des lustres.
Je n'ai pas, non plus, envie de disserter sur le ravissement de grands dadais armés de pétards qui oublient, le temps de quelques explosions onéreuses, qu'ils flirtent de près avec des lendemains peu prometteurs. Des adultes qui paient, parfois cher, pour jouer à la guerre et se délectent à l'idée de terroriser le voisinage.
L'objet de cette chronique n'était pas non plus de faire l'inventaire des soucis quotidiens, mais de raconter comment au moment où le calme règne sur la ville, la rue est confiée aux seules forces de police qui occupent, en nombre impressionnant, les grandes artères vides de la cité. Sur une dizaine de barrages croisés, peut- être y en avait-il plus, nous avons été contrôlés six fois. Parfois, entre un barrage et un autre, il n'y avait pas plus d'une centaine de mètres. Les uns et les autres pouvaient même se saluer tellement ils étaient proches. J'ai fait remarquer à l'un d'eux que l'on venait tout juste d'être contrôlés et devinez ce qu'il m'a répondu ' «Je sais khalti, mais le virus fait trop de victimes en ce moment» ! En ce moment ' Et il circulerait plus la nuit que le jour, quand les rues grouillent de monde '
M. B.


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