Algérie

Pourquoi une 4e vague est inévitable



Allons-nous vers une quatrième vague ' C'est «inévitable», selon de nombreux médecins et spécialistes de santé qui s'accordent tous à dire que la quatrième vague de la pandémie est à nos portes car elle ne constitue plus un risque mais une réalité à laquelle il faut se préparer. Il ne reste qu'à savoir quand et quel serait son degré de virulence.L'accroissement des cas de Covid-19 dans plusieurs pays européens suppose qu'il y a aujourd'hui une prédisposition réelle de l'Algérie à vivre une 4e vague de contamination. Le ministre de la Santé, Abderrahmane Benbouzid, affirme que tous les indicateurs scientifiques confirment que l'Algérie sera confrontée à l'avènement de la 4e vague de l'épidémie de coronavirus.
Les membres du Comité scientifique chargé du suivi de l'évolution de la pandémie de Covid-19 appellent à la vigilance et à renouer avec les gestes de prévention abandonnés par un grand nombre de citoyens pour atténuer le pic épidémique en Algérie.
Pour le Dr Ilyes Akhamouk, spécialiste des maladies infectieuses et membre du comité scientifique, «tous les indicateurs biologiques révèlent que les cas de contamination au Covid-19 sont en hausse ces deux dernières semaines, notamment au niveau des grandes villes». Selon lui, le pic des contaminations sera atteint dans 3 à 5 semaines, soit entre la fin du mois de novembre et la mi-décembre.
La saison hivernale favorise la recrudescence de la pandémie
Un avis partagé par l'ensemble des spécialistes, tels que le Dr Mohamed Bekat Berkani, président de l'Ordre national des médecins algériens, qui explique que «le froid et l'humidité facilitent la pénétration des virus», surtout lorsque «la population a complètement abandonné les gestes barrières, le port du masque et la distanciation physique».
Il est à préciser que la surmortalité hivernale constitue un fait épidémiologique bien établi. «La tendance à la concentration de la population dans des espaces confinés et peu ventilés quand il fait froid augmente le risque d'infections croisées», selon le Dr Khelifi, pneumologue, qui ajoute que «du côté des virus, comme les rhinovirus responsables des rhumes, le froid constitue, au contraire, un avantage car la durée de vie d'un virus augmente lorsque la température est basse».
Les médecins estiment que le froid ralentirait le système immunitaire ou le rendrait moins réactif. Aussi, «le froid irriterait les voies nasales et bronchiques, tandis que le manque de lumière caractéristique de la saison hivernale aurait un rôle néfaste sur l'immunité».
Le meilleur moment d'aller se faire vacciner
Pour le Pr Kamel Senhadji, président de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire, le risque est élevé à cause du nombre de vaccinés relativement faible. Il préconise «une vaccination immédiate», afin de limiter les effets néfastes d'une quatrième vague inévitable. Selon le Dr Akhamouk, «actuellement, c'est le meilleur moment d'aller se faire vacciner». Et de poursuivre : «L'immunité vaccinale prend effet 6 semaines après la vaccination.» Il ne faut surtout pas oublier le risque élevé à cause de l'émergence des variants plus transmissibles et plus viraux que le virus d'origine, d'où l'appel à «anticiper, pour adapter nos stratégies de vaccination». L'objectif essentiel de la vaccination est avant tout d'empêcher les formes graves de la maladie et la mortalité.
Le Pr Djamal Zoughailech, épidémiologue et directeur de l'Observatoire régional de santé, insistera pour dire qu'«il est utile de rappeler que les gestes barrières et le port du masque (négligés par la majorité de nos populations) restent, avec la vaccination actuellement disponible dans toutes les structures de santé, le seul espoir de sortir de cette crise».
Enfin, faut-il rappeler que notre pays a acquis une certaine expérience à la gestion de cette crise sanitaire à laquelle s'ajoutent les campagnes de sensibilisation pour la vaccination qui ne fléchissent pas, en attendant l'évolution de la situation épidémiologique dans les semaines à venir.
Ilhem Tir


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