Algérie

Pourquoi refuser de refuser '



Comment masquer un problème ' En le couvrant d'une affiche électorale. Comment éviter d'aborder les profonds dysfonctionnements d'un système qui va encore se renouveler ' En créant des slogans. Mais s'il est presque naturel de constater que les candidats n'ont apporté que peu de critiques de fond du système, celui-là même qui les empêche d'obtenir un score de plus de 3% à ce scrutin, il est révélateur que durant cette campagne, peu de candidats ont osé utiliser le terme « liberté » dans leurs promesses, censées être gratuites puisque sans avenir. Les libertés individuelles et collectives, libertés économiques, politiques, sociales et médiatiques ne sont toujours pas à l'ordre du jour en 2009, alors qu'elles constituent l'une des revendications des opérateurs économiques, acteurs politiques, individus et société, femmes, hommes et enfants. Ce gros mot devenu interdit par la force des choses est une nouvelle fois absent du débat, comme s'il fallait s'attarder sur le détail en effaçant l'essentiel.A commencer par le président lui-même, qui n'a jamais utilisé le terme « liberté » durant ses discours, lui préférant les mots « force », « sérénité » et « paix », tout le vocabulaire des années 1970, autel à concepts sur lequel on sacrifie la liberté, base philosophique du bonheur. Sa seule référence à la liberté a concerné les terroristes, dont leur amnistie a été envisagée, et donc leur libération. Le président est libre, de promettre, de libérer, d'emprisonner et de menacer. Le reste du pays ne l'est pas. On pourrait l'accepter s'il y avait une contrepartie en équivalent-bonheur. Avec des loyers à 5000 DA, une pomme de terre à 10 et 1 DA à 1 euro. Ce n'est pas le cas. En théorie pourtant, chacun est libre de refuser. Simple question d'ordonnancement puisque avec les mêmes mots ça peut donner : en théorie pourtant, chacun refuse d'être libre. L'ordre.


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