Algérie

Pourquoi pas la parité femmes hommes au gouvernement '



Dans la nouvelle Assemblée nationale algérienne issue du scrutin du 10 mai, la représentation féminine atteint un record avec 144 députées, soit 30% de l'hémicycle, contre 11% dans l'assemblée sortante. Cette présence massive des femmes au Parlement algérien, saluée comme avancée hautement significative vers l'égalité entre les deux sexes et un accroissement du rôle des femmes dans la sphère politique, a été rendue possible par l'imposition faite aux partis par la nouvelle loi électorale d'avoir 30% et plus de femmes sur leurs listes électorales et à une position éligible.
Avec une représentation féminine de 30% dans son Parlement national, l'Algérie a donc établi un précédent dans le monde arabe et s'est spectaculairement hissée dans le peloton de tête des pays accordant l'égalité de droits en politique aux femmes avec les hommes. Bouteflika, qui est à l'origine de cette «révolution», ne peut faire moins que confirmer cette «percée» en féminisant, plus que cela ne l'a été auparavant, l'exécutif gouvernemental qu'il s'apprête à former suite aux élections législatives ayant eu lieu. Faute de quoi, la promotion en politique de la femme dont il est crédité sera alors décriée comme un «trompe-l''il» et une astuce électoraliste qui a été destinée à s'assurer une plus grande participation de la gent féminine au scrutin législatif.
Il ne lui est certes pas demandé de réaliser la parité exacte femmes hommes dans le prochain gouvernement, ainsi que vient de le faire le nouveau président français François Hollande en traduction de sa promesse électorale en la matière. Mais de nommer un quota de ministre femmes en adéquation avec la représentation féminine telle qu'elle ressort dans le Parlement élu. Il serait ainsi démontré que l'Algérie avance irréversiblement vers la consécration pleine et entière du principe constitutionnel de l'égalité entre femmes et hommes.
L'autre couche sociale qui attend elle aussi sa promotion dans la sphère politique est celle de la jeunesse. Un rajeunissement dans un premier temps de la composante de la prochaine équipe gouvernementale constituerait à cet égard un signal fort en sa direction.
Si Bouteflika concrétise ces deux points à l'occasion de la formation du nouveau gouvernement, l'on pourra alors lui reconnaître d'avoir fait bouger les lignes positivement en ayant ouvert la brèche dans un système jusque-là réfractaire au rajeunissement du personnel dirigeant algérien et à l'association des femmes au pouvoir politique.
Dans un monde arabe où les révoltes populaires, dans lesquelles se sont distingués crucialement et les jeunes et les femmes, ont malheureusement été en finalité dévoyées de leurs revendications émancipatrices et promotionnelles pour ces deux catégories sociales, l'Algérie affiche une volonté de constituer l'exception exemplaire. Elle ne l'imposera qu'en allant au bout de son projet d'égalité entre les deux sexes en toutes matières.
Ce sera sa façon de prouver que l'obscurantisme, projet de société que l'on veut imposer aux nations arabes, n'est pas une fatalité ni un passage obligé pour le contexte qu'elles traversent.




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