Algérie

Pourquoi pas des économistes chefs de partis '



Ça n'a jamais été un dilemme pour les partis. Même s'ils n'ont pas un théoricien dans leurs rangs, même s'ils n'ont pas un idéologue connu ou à faire connaître, même s'ils n'ont pas un grand économiste (il en existe quand même mais qui serait dangereux pour le leadership), ils ne se mettent pas à leur recherche. Les chefs n'ont pas besoin de dépendre de tels " militants ". Serait-ce pour cela que l'on relève l'indigence des débats ' Alors, les partis sont en retard dans tout. En retard d'explication, en retard d'approfondissement de la ligne idéologique, en retard de démonstration argumentaire de leurs programmes économiques. Tout le monde partisan aborde l'économie à travers des slogans et l'énumération des objectifs. Le champ économique souffre du décalage entre les préoccupations des partis pour éviter que l'évolution politique se fasse au détriment de leur émergence et les préoccupations des entrepreneurs qui sont celles de voir ces partis prendre en charge, en priorité, tout ce qui se rapporte aux mesures à mettre en 'uvre pour les protéger des implications d'une concurrence étrangère, pratiquement en meilleure position de force, et protéger le marché national de l'invasion étrangère. Les entrepreneurs ne trouvent pas dans les partis des interlocuteurs capables de leur démontrer que les mesures qu'ils prendront quand ils seront installés au pouvoir feront d'eux des créateurs de richesse. Le patronat participe à la tripartite, mais participe-t-il à la définition des options économiques du pays et surtout influence-t-il l'élaboration des lois en la matière ' Serait-ce une telle tripartite que Sellal avait annoncée pour la rentrée ' Faudrait-il approcher l'action politique que sous l'angle qui exclut l'économie et approcher l'économie sous un angle qui ne concerne que les entrepreneurs et hommes d'affaires' Or, le politique ne peut rien concevoir pour l'avenir, pour le programme qu'il va défendre sans un programme économique, tandis que l' " économique " sait très bien que l'avenir du pays est entre les mains des " politiques ", car ce sont ces derniers qui accèdent au pouvoir. Sur le registre particulier de la protection des entreprises de la concurrence, l'UGTA avait intercédé en leur faveur en recommandant qu'elles soient privilégiées dans les passations de marchés publics, par rapport à des entreprises étrangères. Sur ce registre également, on se rappelle que la Sonelgaz avait offert l'opportunité à des entreprises du secteur de l'énergie de se regrouper afin d'élever leurs capacités à s'adapter à la concurrence internationale, notamment dans la réalisation de lignes électriques de transport d'énergie sous très haute tension , ce qui permettra le transport d'énergie électrique sur de très longues distances, le maillage des centrales au niveau national, le désenclavement du Sud et les interconnexions intra maghrébines. Peut-être qu'ainsi, la construction du Maghreb commencera par l'énergie, le gazoduc étant déjà une réalité. Pour revenir à notre sujet, les espaces d'intervention ne coïncident guère entre les partis politiques qui ne finissent pas de se centrer sur leur propre développement et les acteurs économiques angoissés par les implications de la mondialisation sur les secteurs de l'économie nationale. Les acteurs économiques pensent qu'au regard des exigences de la sortie de crise, ils devraient être appelés à jouer les premiers rôles, partant de leur conviction que c'est la crise économique qui a contribué grandement à générer la violence et les impasses politiques et qu'il ne saurait y avoir pour la démocratie la possibilité de son enracinement dans une situation d'aggravation des frustrations socioéconomiques. Ils n'estiment pas crédible la thèse qui consiste à dire qu'il suffit que les partis se mettent tous d'accord pour que la paix revienne et surtout pour que cette nouvelle menace qu'est la délinquance disparaisse Ils sous-entendent ainsi que si tous les partis et tous les acteurs politiques non partisans tiennent au retour de la paix et à juguler la montée de la délinquance, ils devraient alors prioriser leurs réflexions sur la situation économique et sur les acteurs capables de créer les conditions économiques et sociales du retour de la confiance en les potentiels nationaux et en nous-mêmes. Les partis en sont-ils conscients' Pour les entrepreneurs, le président de la République en est réellement conscient, lui qui a souvent pris son bâton de pèlerin pour donner à l'Algérie l'image d'un pays en mesure d'accueillir et garantir la sécurité juridique aux investissements sans qu'il ne soit soutenu dans cette démarche par les partis politiques.


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