Algérie

Pourquoi partent-ils '



La «nouvelle» n'a pas surpris les Algériens. 1.200 médecins algériens ont réussi les épreuves de vérification des connaissances (EVC) pour travailler dans des hôpitaux publics français et s'apprêtent donc à quitter le pays.L'on dit que les autorités tunisiennes ont refusé de livrer les diplômes à leurs toubibs pour éviter leur «exfiltration» vers l'étranger. Les praticiens de diverses spécialités sont plus de 15.000 à exercer en France, une véritable hémorragie qui ne dit pas son nom. Sur les 50.000 médecins spécialistes formés durant les vingt dernières années, 14.000 seulement continuent d'exercer dans les structures sanitaires gérées par l'Etat, selon le Syndicat national des praticiens de santé publique. Les médecins algériens comme d'autres cadres de haut niveau, qui quittent le pays pour fuir des conditions socioprofessionnelles, n'est pas la seule raison.
«L'ailleurs» n'est pas forcément meilleur comme le reconnaît cet éminent chirurgien algérien installé en Belgique: «Ceux que j'ai formés sont devenus professeurs, il y a dix ans, alors que moi je n'ai toujours pas accédé à ce graal ; un subalterne m'a même demandé d'aller lui faire des photocopies», confie-t-il. Il est vrai que l'environnement général dans lequel exerce la matière grise algérienne n'est pas motivant, comparé à ce qui pourrait être obtenu sous des cieux plus reconnaissants.
Le dernier séminaire national sur la modernisation du système de santé a dressé un constat sans appel sur le secteur qui reste loin des standards internationaux. Des solutions pratiques et opérationnelles pour humaniser le système de santé et moderniser sa gouvernance tardent à voir le jour, accentuant la frustration d'une corporation médicale qui doit être, avec l'enseignant ou l'éducateur, au sommet de la hiérarchie sociale. La migration des personnes hautement qualifiées en Algérie n'est cependant pas une mauvaise chose, si ces compétences exportées contribuent d'une manière ou d'une autre au développement de leur pays d'origine.


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