Algérie

Pourquoi les rebelles de la Ghouta ont été autorisés à rallier Idleb '



La province d'Idleb dans le nord-ouest de la Syrie est la seule à échapper au contrôle du gouvernement légal. Maintenant que la reprise de la Ghouta orientale est pratiquement réalisée par les forces pro-Bachar El Assad, il ne faut pas être grand stratège politico-militaire pour envisager que le président syrien va assigner pour objectif à son armée la reprise de la province d'Idleb pour parfaire le contrôle par le régime de l'ensemble du territoire syrien.Il peut paraître paradoxal qu'ayant cet objectif en vue, Bachar El Assad et ses conseillers militaires ont accepté la condition posée par les rebelles défaits de toutes obédiences à leur évacuation des derniers réduits sous leur contrôle dans la Ghouta orientale et qui a été qu'il leur soit garant un départ sécurisé vers la province d'Idleb. Au premier abord, il peut sembler qu'ils ont commis l'erreur d'acquiescer à leur transfert à Idleb où ils vont renforcer les rangs de la rébellion armée qui tient la province et rendre ainsi la reprise programmée par eux de celle-ci plus problématique et sanglante. Mais à voir de plus près les considérations qui ont probablement joué dans leur décision, il y en a deux qui font de celle-ci une prise de risque qu'ils ont estimé préférable à toute autre option.
Les autorités syriennes ont opté pour l'évacuation des combattants rebelles rescapés de la bataille de la Ghouta vers la province d'Idleb pour qu'ils ne rejoignent pas des zones sous contrôle gouvernemental où ils pourraient se reconstituer et reprendre l'affrontement avec les forces loyalistes. Mais aussi en sachant que la province d'Idleb qu'elles leur ont permis de rallier est en fait une véritable pétaudière dont une multitude de groupes armés qui y sont confinés se disputent le contrôle en des combats « fratricides » suscitant entre eux d'inextinguibles haines et rivalités. Vu sous cet angle, l'on peut estimer que Damas a laissé les combattants rescapés de la Ghouta rallier la province d'Idleb avec l'arrière-pensée que leur venue va exacerber la lutte « fratricide » que se font ces groupes armés et fait que la rébellion aura bien quelques peines à affronter les forces gouvernementales et de façon coordonnée et dans l'unité de commandement.
Il est patent qu'à Idleb les rangs de l'opposition armée donnent à voir que les groupes qui la composent sont minés par des divergences et des antagonismes qui ont pour cause leur filiation à des chapelles islamo-terroristes rivales et des mécènes étrangers aux agendas géopolitiques en concurrence. En les ayant réduits à n'avoir pour tout territoire sous leur contrôle que la seule province d'Idleb, le régime est désormais en capacité de concentrer sur eux l'essentiel de la force de frappe de l'armée syrienne. Dans cette province, il va y avoir de l'avis des experts militaires l'ultime bataille d'envergure dont l'issue conditionnera la suite du conflit syrien au plan militaire d'abord et politique ensuite.
Il ne faut pas s'étonner que quand son ouverture se dessinera, l'on assiste à un battage diplomatico-médiatique de la part des puissances étrangères anti-Bachar El Assad et de son régime probablement plus bruyant et frénétique que celui auquel a donné lieu la bataille de la Ghouta orientale. Ces puissances savent en effet que leurs protégés et supplétifs en Syrie jouent leur dernière carte en n'étant plus en mesure d'inverser le cours qui leur est devenu défavorable du conflit syrien. Alors elles n'ont plus pour solution que faire du tapage en leur faveur pour essayer de leur obtenir le compromis qui sauvegarderait la fiction qu'ils sont partie de la solution qui doit mettre fin à ce conflit.


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