Algérie

Pourquoi les importations dérapent



Pourquoi les importations dérapent
La facture des importations est restée élevée les cinq premiers mois de l'année à hauteur de 19 milliards de dollars malgré l'institution de licences d'importation ayant pour objectif par l'attribution de quotas de diminuer les achats à l'étranger. Paradoxalement, en dépit des restrictions, les importations alimentaires ont connu une hausse de 8%. Elles ont atteint2,82 milliards de dollars les quatre premiers mois de l'année 2017. Parmi les produits qui ont alimenté cette hausse figurent le lait et la viande. Ce qui veut dire que la politique de développement de l'agriculture n'a pas encore porté ses fruits, tout au moins dans les filières stratégiques comme la production laitière, céréalière, de viande et de semences. En d'autres termes, les résultats obtenus, en matière d'offre dans les spéculations stratégiques en dépit des progrès indéniables réalisés et de l'ampleur des investissements engagés, n'ont pas permis d'atténuer de manière significative la dépendance de l'Algérie à l'égard des importations.Ce qui veut dire que l'agriculture connaît toujours des entraves dans le développement des investissements. La mise en valeur par des investisseurs locaux ou en partenariat avec l'étranger de périmètres de10 000 à 20 000 hectares en est à ses débuts. L'Algérie ne compte pas un grand nombre de projets dans ce domaine. Où sont les fermes de plus de 10 000 vaches qui devraient être multipliées à travers le territoire national ' Où sont les centres de multiplication des semences qui devaient rendre notre pays autosuffisant en semences de pomme de terre, de céréales 'Cela demandera du temps pour que ces investissements portent leurs fruits. Si on libère le secteur et l'investissement des professionnels dans l'agriculture, l'objectif de réduction de la dépendance à l'égard des importations sera atteint plus rapidement.Par ailleurs, il faut savoir que pour la période considérée, les importations ont diminué en volume, mais ont augmenté en valeur. L'un des facteurs de cette hausse est le contexte de restrictions, de présence de licences d'importation pour des produits comme la banane, la viande, les aliments de bétail, et qui engendre des achats massifs dans des délais courts qui entraînent des flambées des prix de ces produits sur les marchés internationaux.En l'absence de benchmarking des prix à l'international ou de valeurs administrées, on peut supposer des cas de surfacturations qui auraient alimenté cette hausse des importations. L'Etat, pour n'avoir pas institué ce comparatif des prix des produits à l'international, sembledésarmé.Mais le plus inquiétant est à venir. Si des mesures adéquates ne sont pas mises en ?uvre rapidement pour freiner cette envolée des importations, celles-ci risquent d'atteindre les 45 milliards de dollars en 2017 en tenant compte du rythme actuel des achats à l'étranger.Ce qui va aggraver la situation financière du pays. Côté consommateurs et éleveurs, l'institution de licences d'importation a renchéri les produits tels que le ciment, les véhicules, le rond à béton, la banane et les aliments de bétail sur le marché national.K. Remouche


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