Algérie

Pourquoi les étrangers hésitent à s'impliquer en Algérie



La rencontre organisée hier par le ministère de l'Industrie sur la sous-traitance n'a pas été marquée par la présence en force des équipementiers et des constructeurs présents dans le montage de véhicules en Algérie ou en voie d'implanter une usine dans le pays : Renault, Peugeot, Volkswagen, Hyundai, KIA. On a constaté, certes, la présence de dizaines de sous-traitants étrangers et locaux spécialisés dans la filière automobile. Mais il reste un long chemin à faire pour développer une puissante industrie spécialisée dans la sous-traitance. C'est ce qui ressort de ces premières journées techniques. Il convient de saluer cette initiative qui a permis d'esquisser un état des lieux, d'évoquer les conditions de succès dans la construction d'un tel tissu industriel et d'identifier les contraintes à l'émergence de cette activité incontournable dans le processus en cours de constitution d'une puissante industrie automobile. Contacté en marge de la rencontre, Mokhtar Chahboub, ancien P-DG de la SNVI, consultant du domaine, abonde dans le même sens. Il explique ce peu d'engouement par le manque de confiance de ces potentiels investisseurs à l'égard de l'évolution du pays en raison des lourdeurs bureaucratiques et de l'environnement contraignant de l'entreprise. "Pourquoi les constructeurs ont-ils ramené leurs équipementiers au Maroc et en Tunisie et pas en Algérie '", ajoute l'expert. L'ancien premier responsable de la SNVI, qui cumule une longue expérience dans le domaine de la sous-traitance, suggère une rencontre du ministère de l'Industrie avec les constructeurs auto : Renault, Peugeot, Volkswagen, Hyundai, KIA pour voir quelles sont les contraintes qui empêchent les équipementiers de s'installer en Algérie. La seconde solution pour accélérer l'implantation de ces équipementiers consiste à exiger des constructeurs, dans le cahier de charges, d'impliquer leurs équipementiers par l'ouverture d'usines destinées à fournir le constructeur local, mais également à réexporter les pièces détachées de manière à surmonter le problème de taille critique, une condition pour que les produits sortis de ces installations industrielles soient compétitifs et réduisent le prix du véhicule, préconise-t-il. Quant à la construction plus accélérée d'un tissu dense de sous-traitance automobile, le spécialiste souligne que le ministère de l'Industrie devrait jouer son rôle de régulation en rapprochant les industriels locaux des constructeurs.En ce sens, le complexe sidérurgique de Bellara devrait contribuer à l'amélioration du taux d'intégration des usines de montage de véhicules par la fourniture de tôles, d'aciers spéciaux, l'Enap pour la peinture, l'entreprise privée Iris dans la fourniture de pneus qui seront bientôt fabriqués en Algérie, les producteurs locaux de batteries. Le ministère de l'Industrie devrait également appuyer les dizaines de sous-traitants locaux intéressés en attente d'homologation par les constructeurs ou qui envisagent de demander leur homologation par un accompagnement (aides à la mise à niveau, accompagnement financier). La naissance d'un cluster dans le domaine de l'industrie automobile devrait également être créé en vue d'optimiser la chaîne logistique, de réaliser des synergies entre acteurs de cette filière industrielle et de réduire le coût du véhicule assemblé localement.
K. Remouche


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