Algérie

Pourquoi les Algériens s'en désintéressent



Constat - En dépit de son caractère obligatoire depuis le séisme de Boumerdès en 2003, l'assurance contre les effets des catastrophes naturelles peine à décoller.
Il y a neuf ans de cela, ce marché se présentait comme une délivrance pour les Algériens ayant vécu deux catastrophes naturelles successives. Les inondations de Bab El-Oued en 2001 ont été suivies en 2003 par un fort séisme endommageant près de 100 000 habitations, soit 84 % du parc de logements de la wilaya. Deux tragédies nationales ayant obligé l'Etat à mettre la main au Trésor pour indemniser et assurer la prise en charge de tous les sinistrés. Une facture qui se chiffre à coups de milliards a été payée à cet effet en l'absence, à l'époque, de contrats d'assurances pour les victimes des catastrophes naturelles. Il faut savoir que les agents assureurs évitaient d'accorder ce type de garanties avant l'ordonnance numéro 3/12 du 26 août 2003.
L'arrivée de ce cadre réglementaire sous forme d'un contrat non associé à d'autres polices d'assurances a été largement saluée par les compagnies algériennes d'assurances. Celles-ci pensaient pouvoir décrocher une large adhésion des citoyens à ce produit. Et ce à travers un tarif unifié couvrant les tremblements de terre, les inondations, les tempêtes, les vents violents et les mouvements de terrain.
Neuf ans plus tard, le secteur tourne toujours au ralenti pour ne pas dire que c'est l'échec total. Les raisons sont multiples et interagissent entre elles. Sans culture d'assurance, les Algériens continuent de voir ce marché comme une sorte de redevance parafiscale. Ce n'est, donc pas pour rien que 80 % des contrats d'assurance découlent d'une obligation légale. L'image de l'assurance automobile qui, se taille la part du lion avec plus de 45 % du marché des assurances, en est une autre preuve. L'autre raison de ce blocage est, semble-t-il, liée au taux de la prime à payer. Celle-ci pourrait en effet constituer un des facteurs qui poussent les personnes concernées à se détourner de cette branche qui peine à décoller. Rappelons aussi que cette assurance ne couvre que partiellement les dégâts générés par les catastrophes naturelles. En effet, pour les biens immobiliers à usage d'habitation, la couverture d'assurance s'étend seulement aux murs.
Et la détermination de leurs capitaux se fait par l'application d'un prix normatif du mètre carré bâti fixé par les autorités. On comprend dès lors mieux les causes de ce scepticisme affiché vis-à-vis de ce produit pourtant obligatoire sur tout propriétaire d'un bien immobilier construit et situé en Algérie.
Mais également sur toute personne exerçant une activité industrielle ou commerciale.
Dans ce cas de figure, la couverture touche le bien immobilier qui abrite l'activité, les équipements et la marchandise. Les bâtiments sont évalués à leur valeur de reconstruction, les équipements à leur valeur de remplacement et les marchandises à leur valeur vénale.


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