Algérie

Pourquoi le RND s'acharne-t-il sur l'opposition '



Pourquoi le RND s'acharne-t-il sur l'opposition '
Vilipender les partis et les organisations de l'opposition semble devenir le sport préféré, ces derniers temps, du Rassemblement national démocratique d'Ahmed Ouyahia qui ne rate aucune occasion pour descendre en flammes les voix discordantes au discours officiel. Et à ce sujet, on ne lésine, visiblement, guère sur les mots. La dernière sortie du parti à Tizi Ouzou, à l'occasion de la tenue d'une rencontre de la jeunesse du RND, donne, en effet, un aperçu sur l'idée qu'on se fait au sein de cette formation sur tout ce qui provient de l'opposition.En répondant aux attaques, certes, pour le moins violentes, dont le parti a été l'objet une semaine auparavant de la part du patron du Mouvement de la société pour la paix, Abderrazak Makri, un responsable du RND est allé jusqu'à traiter la formation islamiste de "Daech politique". La diatribe serait peut-être passée inaperçue et aurait été mise sur le compte d'une réplique politique si les attaques du parti contre l'opposition de manière générale n'étaient pas devenues systématiques, ces derniers temps. L'opposition, dont l'emprise sur la société demeure limitée pour diverses raisons objectives et subjectives, gêne-t-elle à ce point les tenants du pouvoir pour trouver une explication à un tel traitement ' Il va sans dire qu'on reste, parfois, pantois devant le choix des thèmes abordés dans les discours et autres sorties médiatiques du parti comme ce fut le cas le 8 mars dernier à l'occasion de la célébration de la Journée internationale de la femme. À travers son message adressé aux militantes de sa formation et lu en son nom, le secrétaire général par intérim du RND avait, de nouveau, dégainé, proférant des accusations d'une extrême gravité contre l'opposition, avançant, notamment, que celle-ci "caresse le rêve de cueillir le pouvoir dans la rue, en favorisant l'ingérence étrangère dans les affaires internes de l'Algérie".Pourtant, l'occasion de la célébration du 8 Mars aurait pu prêter à un autre discours, de circonstance celui-là, mais, visiblement, elle a juste servi de prétexte pour sonner la charge contre tous ceux qui ne sont pas d'accord avec les plans de l'Exécutif. Le parti d'Ahmed Ouyahia ne cesse de subir des agressions à peine voilées de la part de son frère ennemi, le Front de libération nationale. Des attaques auxquelles le RND se refuse, pour le moment, de répondre, pour des raisons qui restent à élucider. À la trêve proposée en février passé par Ahmed Ouyahia à son allié, le secrétaire général du FLN avait opposé un tonitruant "politiquement, je ne lui fais pas confiance".Le persiflage s'ajoutait à une autre charge, plus violente celle-là, commise seulement quelques jours auparavant par le SG du FLN contre le patron du RND, à l'occasion d'une interview accordée au journal électronique, SabqPresse. Le SG du FLN avait, en effet, traité sans ménagement son compère allant jusqu'à lui dénier "toute compétence ou habileté à mener le gouvernement après l'édification de l'Etat civil". Le langage emprunté par Amar Saâdani devait faire sortir de ses gonds le patron du RND, vu la gravité de son discours. Mais, face à cette provocation, M. Ouyahia est resté de marbre et même très courtois vis-à-vis de son allié "stratégique". D'aucuns, y compris dans le camp du RND, se sont interrogés sur cette attitude amorphe de leur SG à l'égard de son homologue du FLN. Est-ce un aveu de faiblesse de sa part ou agissait-il, ainsi, par pure tactique, lui qui est rompu aux rouages du pouvoir ' Curieusement et en même temps, M. Ouyahia préfère réserver ses piques et ses réquisitoires à un adversaire bien plus faible et beaucoup moins loti pour répliquer.H. Saïdani




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