Algérie

Pourquoi le Front du changement et le Front pour la justice et le développement refusent l'alliance



Photo : Riad
Par Faouzia Ababsa
Une alliance entre trois partis islamistes qui, si l'on excepte le MSP, sont le produit de scission d'avec leur parti d'origine est sur le point d'être scellé. Il s'agit pour les partis de Soltani, de Akkouchi et de Benabdesselam de constituer une force politique pour gagner les élections et créer un groupe parlementaire assez fort pour peser et influer sur le cours de la législation future, notamment la révision de la Constitution. Toutefois, les appels du pied lancés par ces trois partis à ceux récemment agréés par le ministère de l'Intérieur, tels que le Front pour la justice et le développement de Djaballah et le Front du changement de Menasra, se sont soldés par de cuisants échecs. D'aucuns s'interrogent sur ce refus de rejoindre la même famille politique. Pour le transfuge du MSP, l'idée d'un front islamiste n'est pas de refus. A condition que le MSP n'y soit pas. Abdelmadjid Menasra, apparemment emprunt d'une certaine éthique politique ne peut aucunement accepter d'être dans une alliance ou se trouve celui qu'il dénonçait hier en raison de ses décisions unilatérales et de son comportement quasi dictatorial à l'intérieur du parti. Toutes les tentatives de l'ex-ministre de l'Industrie d'intégrer cette alliance sans le parti créé par Mahfoud Nahnah, dont les idées et les orientations ont été selon Menasra dévoyées, se sont avérées vaines. Djaballah, lui, estime qu'il a fait près de trente tentatives pour rassembler la mouvance islamiste, aussi bien lorsqu'il était à El Islah qu'à Ennahda. Deux partis qu'il a créés successivement et qui l'ont «débarqué» le laissant sur le bord de la route. Les raisons de son refus de rejoindre l'alliance ne se limitent pas seulement à l'échec de ses tentatives passées de rassemblement. Avant d'obtenir son agrément, il caressait le rêve de constituer une grande alliance islamiste, de regrouper la mouvance sous sa bannière et de contourner l'interdit dont il était frappé de la part du département de Daho Ould Kablia, en utilisant l'agrément de El Islah ou d'Ennahda. Il était d'ailleurs question, beaucoup plus, d'utiliser l'agrément d'El Islah. Jusqu'à il y a à peine quelques jours, le rêve était permis. Mais depuis qu'il a obtenu son quitus du ministère de l'Intérieur et reçu vraisemblablement des garanties de la part de l'administration US et des Qataris qui voient que la mouvance islamiste a le vent en poupe, Abdallah Djaballah, gagné apparemment par la folie des grandeurs, estime qu'il sera le grand vainqueur des élections en travaillant en solo. En plus clair, il peut se passer du lourd poids que peuvent constituer pour lui ses futurs ex-alliés. En somme une alliance contre-productive sur les plans politique et médiatique. Car elle pourrait lui disputer le leadership. En tout état de cause, ces partis, à l'intérieur ou à l'extérieur de l'alliance n'ont pas encore dévoilé leur programme électoral si tant est qu'ils en aient. Quant au MSP, il a déjà fait montre de son bilan désastreux en cautionnant à l'APN toutes les mesures antipopulaires, lui qui se revendique de la misère du peuple.


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