Algérie

Pourquoi la peur quand on vit au bled des miracles '



Pourquoi la peur quand on vit au bled des miracles '
Chaque jour, quelqu'un ou quelque chose me rappelle que je suis chez moi. Bienvenue en Absurdistan
Ramadhan ou pas, rien ne bouge, et pourtant tout va ! Vous êtes au bled des miracles. Et des paradoxes qui laissent perplexe. Personne là-haut n'a peur, et pourtant tous les épices de la bonbonne d'octobre 88 sont là : l'inflation qui galope et les prix qui brulent sur les étals, le soutien du mur par la foule d'universitaires que la pension chômage n'apaise plus, la bureaucratie qui pue la médiocrité et la corruption ... Il faut ajouter que nous sommes un peu plus nombreux qu'il y a un quart de siècle et que nous avons un sage Bouteflika au lieu d'un 3'4 Président. L'agouvernance du bled et l'agestion des affaires de son peuple se sont malgré tout bien améliorées malgré les pétrodollars engrangés par dizaines de milliards. Les caprices de Papa ont été exaucés, les dépenses du prestige public enflammées, et la corruption s'est démocratisée. Les festivals du divertissement ont essaimé. Le développement dans la voie du sous-développement se voit dans le progrès de la frénésie dans la consommation, dans la progéniture qui ne meurt plus dans ses layettes, dans la hausse au master et au-delà du niveau de l'instruction générale, dans le nombre et la qualité des villas construites, dans le nombre et les malfaçons du logement social attribué, dans la magnificence et la multitude des bâtisses fermées dont personne n'a réclamé la construction, dans le volume des trophées décrochés par le sport sur-subventionné, dans la hausse du niveau du plein-emploi dans le pré-emploi, dans la hausse des exportations du tuyau et des importations des bateaux ... Pas mieux qu'autrefois, on ne compte plus, et mieux encore, les bilans sont aussi triomphants que faux. Maman l'Etat veille à ce que tout le monde soit heureux. Que l'assistanat soit assuré avec et sans carte Kechfa, et qu'il n'y ait pas de grogne de contestation. Ni de marche, ni de sit-in. Une vigilance doublée de crainte permanente certaine à laquelle s'attèle le maître du système, le grand timonier qui recroquevillé, dirige le grand manège grippé par son fonctionnariat davantage budgétivore. Tout le monde le sait et le voit. Tout le monde applaudit car tout le monde mange et personne ne meurt en principe de faim. C'est du moins l'illusion officielle dont siadna les vizirs et les sbires myopes se gonflent le thorax. C'est aussi par vertu de cette agouvernance qu'est né le logement politique qu'on gère et distribue de manière politique, sans politique de logement, ni de l'habitat. Partout, c'est l'avènement de miracles que la politique peut-être expliquer mais pas la rationalité économique qui n'y voit qu'aberrations et absurdités. Ce même miracle qui vient d'enfanter les nouvelles chaines privées avec statut clandestin activant dans l'attente d'une loi promise sur l'audiovisuel. Tout est possible donc. Du moins imaginable jusqu'au tarissement des pipes et des gazoducs. N'ayons crainte de rien, rien ne changera !


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