Algérie

Pourquoi la léthargie du Conseil de la concurrence '



,Où en est le bilan du Conseil de la concurrence depuis près de 23 ans d'existence ' Sous la pression des évènements, les gouvernements successifs ont annoncé à maintes reprises sa réactivation. Aussi, au moment où l'actualité est dominée à la fois par le monopole dans bon nombre d'activités, par la désorganisation des marchés et la dominance de la sphère informelle qui contrôle plus de 60% des segments de produits de première nécessité, ayant des incidences sur le pouvoir d'achat des Algériens, il est important de se demander pourquoi la léthargie de cette institution stratégique 'Le contrôle de ces opérations se distingue du contrôle des autres pratiques énumérées ci-dessus dans la mesure où leur contrôle est préventif et a pour objectif d'empêcher la création «artificielle» de positions dominantes qui seraient ensuite en position d'abuser de leur position. L'ordonnance de 2003 avalisée par celle de 2008 précise que les agents économiques doivent notifier à ce Conseil leurs opérations de concentration lorsqu'elles sont de nature à porter atteinte à la concurrence et qu'elles atteignent un seuil de plus de 40% des ventes ou achats à effectuer sur un marché. C'est dans ce cadre que la loi consacre une exception à ce principe en accordant la faculté au Gouvernement d'autoriser, lorsque l'intérêt général le justifie, les concentrations économiques rejetées par le Conseil de la concurrence à chaque fois que des conditions économiques objectives le justifient.
3- Les conditions de l'efficacité du Conseil de la concurrence
La fin d'un monopole avec une saine concurrence est liée à la morale et à une véritable démocratisation facilitant les contre-pouvoirs.. Les opérateurs qu'ils soient algériens ou étrangers désirant investir à moyen et long terme dans les segments à valeur ajoutée doivent être rassurés par une saine concurrence et ce, dans tous les segments. D'autant plus que l'Algérie est lié à un accord pour une zone de libre-échange avec l'Europe depuis le 1er septembre 2005 et qu'elle aspire à adhérer à l'Organisation mondiale du commerce (OMC) dont elle est observatrice depuis 1987. En ce monde turbulent, instable, où l'Economique est déterminant pour s'imposer dans les relations internationales, devant assister à de profonds bouleversements géostratégiques notamment en Afrique dont l'Afrique du Nord, où toute Nation qui n'avance pas recule, des stratégies d'adaptation s'imposent loin de toute improvisation. Le tissu de l'économie algérienne est composé à plus de 90% de petites entreprises familiales peu initiées au management stratégique, avec la dominance de la tertiairisation de l'économie qui constitue selon enquêtes de l'organe officiel de la statistique l'ONS plus de 80% de la superficie économique. L'Algérie après plus de 50 années d'indépendance a une économie productive embryonnaire: 98% d'exportation d'hydrocarbures avec les dérivées et important 70/75% des besoins des ménages et des entreprises publiques et privées. La mentalité du bureaucrate est de croire qu'en faisant de nouvelles lois, on résout le problème du développement alors qu'il s ?agit de s'attaquer au fonctionnement de la société. Comme on ne combat pas de manière administrative la sphère informelle, son intégration supposant de nouveaux mécanismes de régulation transparent. A titre d'exemple, l'obligation de paiement par chèque au-delà de 500.000 dinars qui devait être effectif le 02 avril 2011, très vite abandonnée, oubliant par ailleurs qu'existent une intermédiation financière informelle, où l'on peut lever des dizaines de milliards de dinars en cash à des taux d'usure. Comme l'échec récent d'intégrer la sphère informelle par l'émission d'obligations du fait à la fois du manque de visibilité de la politique socio-économique et que le taux d'inflation réel est supérieure au taux d'intérêt proposé. Le développement hors hydrocarbures de l'Algérie implique d'avoir une vision stratégique dans le cadre des valeurs internationales. Tout Etat de droit, doit à la fois débureaucratiser afin de favoriser la transparence et se conformer aux lois tant locales et qu'internationales, évitant le changement perpétuel de cadres juridiques, afin de favoriser un climat des affaires sain. Sans quoi les discours d'une économie hors hydrocarbures relèvent de l'utopie. La loi algérienne, sur la concurrence, prohibe clairement à tout producteur ou importateur, le monopole qu'il soit public ou privé. L'économie de marché ne saurait signifier anarchie, mais doit être encadrée par des institutions fiables et crédibles afin de réaliser la symbiose des rôles respectifs complémentaires et non antinomiques entre l'Etat et le marché.


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