Algérie

Pourquoi la flambée des prix était inévitable



Le consommateur algérien n'a pas attendu les chiffres alarmants de l'Organisation des Nations-Unies pour l'agriculture et l'alimentation (FAO) sur les augmentations des prix, tant cette hausse est subie quasiment comme un fait accompli depuis plus de trois mois maintenant.C'est une hausse des prix des produits alimentaires qui sévit pour le huitième mois consécutif de par le monde, notamment pour les denrées les plus couramment commercialisées, a alerté l'organisation onusienne dans un bulletin d'information daté de jeudi dernier. En effet, pour le mois de janvier, il est dit que l'indice FAO des prix des produits alimentaires, qui suit les variations mensuelles des cours internationaux de produits alimentaires couramment échangés, s'est établi en moyenne à 113,3 points en janvier, marquant une hausse de 4,3 % par rapport à décembre 2020. Il atteint ainsi son plus haut niveau depuis juillet 2014. Les prix ont poursuivi en janvier leur augmentation par rapport à l'année dernière, avec une hausse moyenne de 4,3% donc. Cette augmentation, qui a cours depuis huit mois, est essentiellement causée par la hausse des prix des céréales, du sucre et des huiles végétales, a déclaré l'Organisation des Nations-Unies pour l'alimentation et l'agriculture. Cette dernière, plus explicite, a déclaré qu'en janvier, l'indice global des prix des produits alimentaires a atteint son plus haut niveau depuis plus de six ans. Les céréales, la principale composante de cet indice, ont vu leur prix grimper de 7,1% entre décembre et janvier, augmentant ainsi pour le septième mois consécutif. L'indice FAO des prix des produits alimentaires est une mesure de la variation mensuelle des cours internationaux d'un panier de produits alimentaires de base. Une des raisons de cette augmentation est expliquée par la hausse des prix du blé et des huiles végétales sur les marchés mondiaux. Ce dont les Algériens se sont rendu compte et surtout subi, notamment depuis novembre dernier avec la hausse vertigineuse des prix de certains produits alimentaires dont les pâtes. L'Association algérienne de protection des consommateurs (Apoce) accusait, il y a quelques semaines, les producteurs d'avoir «de façon délibérée», procédé à ces augmentations qui «parfois dépassent les 40%» , alors que le ministère du Commerce mettait le fait sur le compte de la spéculation et à la rareté. De son côté, la FAO explique, dans son dernier bulletin, que les huiles végétales et le blé ont été parmi les denrées qui ont pesé le plus dans l'indice qui suit les changements mensuels des cours mondiaux des denrées alimentaires les plus couramment commercialisées. Ainsi, en guise d'explication, les prix du blé ont augmenté en raison des spéculations sur la baisse des exportations en provenance de Russie. Il faut dire que depuis quelque temps, sur le marché du blé, la demande est plus stable malgré une hausse des achats de la part de quelques pays, dont l'Algérie. Quant aux prix du sucre, ils ont augmenté de 8,1% par rapport à décembre 2020, avec une production en baisse dans l'Union européenne. Les prix de l'huile végétale ont été de 5,8% plus élevés qu'en décembre, en partie en raison de la baisse de la production d'huile de palme en Indonésie et en Malaisie. Pour leur part, les prix des produits laitiers et de la viande ont également augmenté, mais de façon moins spectaculaire, comme l'illustrent le 1,6% pour les produits laitiers et le 1% d'augmentation des prix de la viande, un marché auquel l'Algérie n'a pas le droit de s'adresser jusqu'à nouvel ordre sur instruction du ministère du Commerce datant d'il y a quelques semaines à peine.
Des augmentations de toutes parts comme jamais une crise n'avait produites de façon aussi simultanée sur autant de marchés mondiaux, induisant une fébrilité rarement vue. Les campagnes de vaccination et leur impact sur un redémarrage de l'économie redonnent quelque peu de l'espoir, même s'il revient aux pays concernés de réguler leurs marchés locaux respectifs, comme c'est le cas en Algérie où la crise sanitaire a révélé un lot de tares dans le fonctionnement du marché, et que les raisons invoquées par le ministère du Commerce, la spéculation et la rareté, n'expliquent pas, du moins pas à elles seules.
Azedine Maktour


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