Pourquoi l'Algérie n'a pas de pavillon'

Stand tunisien au GsmaQuelle présence algérienne au Gsma' La réponse est: aucune. L'Algérie n'a jamais créé de stand dans ce Salon international où tous les pays de la planète exposent leur savoir-faire en matière de télécoms.Mais cette absence est justifiée pour plusieurs raisons. Malgré la présence en force de délégations algériennes, il n'y a pas de présence matérielle d'un pavillon algérien au Gsma. Et pourtant, l'Algérie demeure un pays très développé dans le domaine des télécoms et représente le plus grand marché pour la téléphonie mobile avec plus de 45 millions d'abonnés issus des trois opérateurs: Mobilis, Ooredoo et Djezzy. Si l'opérateur Mobilis a fortement marqué sa présence, Algérie Télécom a brillé par son absence, alors qu'elle avait les moyens d'être présente dans ce congrès. Si aucun stand algérien n'était présent à Barcelone, il y avait cependant quelques petites PME, qui avaient élu domicile chez des partenaires. C'est le cas du distributeur Darkom qui est installé dans le stand de son fournisseur français Wiko. Si l'Algérie n'a pas de représentation à Barcelone, ce n'est pas le cas de ses voisins, le Maroc et la Tunisie, qui ont tous les deux des pavillons très visibles au Gsma. Le pavillon tunisien accueille 12 entreprises spécialisées en télécom, le tout enregistré sous la bannière de Tunisia Export. Même chose pour le Maroc qui possède un pavillon accueillant huit exposants spécialisés dans les Call Center et les solutions informatiques. D'autres pays arabes sont présents dans ce congrès géant, c'est le cas des Saoudiens, qui ont choisi d'installer des stands représentant leurs opérateurs de Saudi Télécom, d'Etissalat l'opérateur Emirati ou encore Zain. Il y a également les Jordaniens qui étaient présents au Gsma, à travers notamment l'entreprise Globitel, un opérateur spécialisé dans les Call Center présents dans tout le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. Pour un expert algérien rencontré au Gsma, la présence d'un stand algérien à Barcelone, n'est pas nécessaire, car elle n'a rien à vendre. L'Algérie préfère acheter les solutions technologiques. De plus, la majorité des partenaires des entreprises algériennes sont à Barcelone, il suffit d'acheter un billet d'avion et de venir les rencontrer. Chose que fait l'opérateur historique Mobilis, en rencontrant les patrons de ses fournisseurs internationaux ZTE, Huawei et Eriksson. Pour la circonstance, le P-DG de Mobilis est accompagné par ses importants cadres (technique, gestion et commerce) pour discuter de tous les paramètres avec ses fournisseurs. Mobilis n'est pas obligé d'ouvrir un stand, étant partenaire avec trois filiales internationales, elle est la bienvenue chez ces trois opérateurs. Si Algérie Télécom est absente pour des raisons d'autorisation de tutelle, le plus étonnant, c'est l'absence des producteurs algériens privés spécialisés dans les télécommunications. Pour de nombreux observateurs rencontrés sur place, l'Algérie ne cherche pas de visibilité internationale, elle n'a aucun produit ou solution à vendre à l'international. Elle se contente largement du marché local. Mais ce Salon international sert également à établir des partenariats solides. Des liens qui servent à faire connaître son pays pour les centaines d'entreprises internationales. Chose que ne partagent pas certains responsables algériens. L'absence d'un stand ou d'une antenne algérienne signifie que l'Algérie ne souhaite pas sortir de son cocon et tisser des liens avec des opérateurs étrangers, en vue d'une amélioration de ses produits. La meilleure preuve de cette avancée des pays du Maghreb dans le domaine des télécoms, vient de notre voisin la Tunisie, où le géant des télécoms suédois Eriksson vient d'établir un accord avec le ministre des TIC et de l'Economie numérique tunisien Noomane Fehri dans le cadre du projet Smart Tunisia pour l'ouverture d'un centre de compétence, expertise et R&D qui contribuera à la digitalisation de la société en réseau (Enabling Network society). C'est le premier du Maghreb et qui couvrira également toute la région méditerranéenne et africaine. Une aventure numérique à suivre.