Algérie

Pourquoi il ne peut pas y avoir d'élection présidentielle transparente '



On convoque le corps électoral pour le 4 juillet prochain. Une décision estimée comme une provocation par le peuple qui refuse que les élections seront organisées par le chef d'Etat interimaire Bensalah qui fait partie de groupe auquel on exige le départ. Du point de vue technico-juridique et socio-politique, il est impossible, selon la politologue Louiza Hamadouch Driss, d'avoir des élections transparentes.Le premier plan relève des conditions objectives, explique-t-elle à El Watan Week-end. Les priorités sont la révision des lois liées aux libertés individuelles et collectives : association, partis politiques, syndicats. Des détails auxquels il faut ajouter, de son avis, le code électoral et le fichier électoral qui doit impérativement être assaini et transparent.
Un autre facteur : l'assainissement de l'administration et sa libération des liens politiques. Cette administration doit obtenir «le statut neutre» qui doit être le sien. «Toutes ces conditions ne peuvent être réunies qu'avec une structure d'organisation des élections indépendantes et l'implication très forte des partis politiques et de la société civile structurée», certifie la politologue.
Or, pour le moment, aucune de ces conditions n'est réunie. Par ailleurs, est-il raisonnable d'envisager de préparer une élection présidentielle avec le Ramadhan, les examens de fin d'année juste avant ' se demande Louiza Hamadouche.
Un petit rappel historique : toutes les élections tenues jusque-là ont eu lieu entre avril et mai. Puis, les conditions socio-politiques : des décennies de restrictions et de limitations des libertés individuelles et collectives ont créé un grave vide dans la vie politique, toujours pas comblé en dépit du mouvement populaire, ajoute-t-elle.
La politologue indique que «les partis politiques sont soit diabolisés soit discrédités. Le militantisme attire peu. La vie associative reste embryonnaire». Les Algériens ont donc besoin de réapprendre l'engagement citoyen, de se réapproprier l'espace public, et de renouer avec les débats politiques, suggère-t-elle.
Et c'est d'ailleurs le cas depuis le 22 février. Cette reconquête a besoin d'un minimum de temps pour se consolider. «Les partis existants ont besoin de se réformer et ceux qui seront créés auront besoin de trouver leurs marques», conclut Louiza Hamadouche-Driss.


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