Algérie

Pourquoi il ne faut ni négocier ni normaliser avec Israël


L'Algérie ne participera pas au Sommet du Caire sur la Palestine, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune ayant décliné l'invitation de son homologue égyptien. La raison de cette défection algérienne, des «désaccords profonds sur les moyens mis en ?uvre pour le règlement de la question palestinienne».D'ailleurs, l'Algérie avait exprimé des réserves sur les conclusions de la déclaration finale de la réunion arabe d'urgence sur la situation en Palestine, tenue le 12 octobre dernier. En effet, l'Algérie a pris ses distances vis-à-vis de ladite déclaration qui, tout en appelant à une cessation immédiate de la guerre israélienne contre Ghaza, condamne les massacres des civils des deux côtés.
Propos d'une absurdité intolérable, car perdant de vue les objectifs de l'offensive du Hamas contre Israël qu'il faut comprendre comme un sursaut de dignité et un appel de détresse d'un peuple qu'on tue chaque jour dans l'indifférence.
Faut-il rappeler qu'à quelques centaines de mètres de l'espace tragique de Ghaza où des enfants et des jeunes se font canarder chaque jour par les snipers israéliens, des Israéliens, heureux d'occuper un territoire par la plus ignominieuse des violences, faisaient la fête '
La position algérienne est une position de principe et une constante indissociable de la solution, la seule, à même de permettre une solution définitive à une prise en charge réelle de la cause palestinienne, car elle reste attachée à la nécessité de réconcilier le Hamas et le Fatah, la discorde ayant profité à la seule entité sioniste, lui offrant un front pour légitimer son combat et pour fragiliser ses interlocuteurs. C'est cela la mémoire dont procède le salut palestinien.
Et à considérer l'amnésie que semble vouloir entretenir à escient l'entité sioniste dans les esprits des opinions occidentales, l'écriture, la publication, la diffusion et l'entretien mémoriel et médiatique de la Nakba est un impératif qui met en avant la responsabilité historique de chaque Arabe, chaque musulman et de chaque intellectuel qui a une conscience dans ce monde, contre cette tentative ignominieuse de la part d'Israël d'imposer au monde, gouvernements et médias européens et américains aidant, cet invraisemblable statut de victime du terrorisme palestinien, au moment même où l'ogre sioniste montre au monde entier, par l'image et l'horreur, son statut de toujours, celui du bourreau, du criminel de guerre et contre l'humanité.
Singulièrement, en ce genre d'occasion, les Etats arabes se réunissent, dénoncent avec tiédeur ce qui se passe dans un langage qui tend à ménager la chèvre et le loup, le loup d'ailleurs plus que la chèvre, et se lancent dans une rhétorique convenue, avec ses éléments de langage, qui leur donne, non sans l'effronterie qui va avec, le sentiment du devoir accompli.
Comment peut-on prendre langue aujourd'hui avec l'entité sioniste en tant qu'intermédiaire arabe ' Toute approche qui se ferait et qui susciterait de l'écoute côté américain et côté israélien ne le serait qu'en faveur de la libération des otages. Cela bien sûr dans le cadre d'une relation de force où Israël n'aurait rien à concéder, étant celui qui tue pendant que l'on parlera de cessez-le-feu et de retour, diraient certains, à «la normale».
Dans le jargon sioniste, le retour à la normale, c'est le rétablissement de la situation d'avant l'attaque des Kata'ib Al Qassam et la prise des otages Israéliens. Autrement dit, un retour au statut de Ghaza en tant qu'espace carcéral à ciel ouvert le plus grand au monde et en tant qu'arène des crimes de guerre et contre l'humanité perpétrés jusque-là par Israël.
Alors que Ghaza, à travers la résistance offensive des combattants de Hamas, vient de donner un nouveau coup de fouet à la cause et aux consciences dormantes des Arabes non pas pour qu'on parle et négocie sur la situation qui prévaut hic-et-nunc, mais plutôt pour qu'on rouvre le dossier de l'occupation israélienne des territoires occupés, celui du retour des Palestiniens exilés, celui aussi du retrait des colonies israéliennes rampantes, qui ont profité de l'impunité totale pour s'étendre, peut-être aussi de la situation de Ghaza-territoire, qui doit cesser d'être Ghaza-prison, mais aussi territoire de poche.
Quelles négociations avec l'entité sioniste, alors que le droit international, les résolutions de l'ONU, le bon sens et le droit humain auxquels souscrivent tous les soutiens et sponsors d'Israël, quand il s'agit de leurs intérêts, pointent l'urgence de faire cesser l'occupation israélienne des territoires palestiniens et d'imposer à l'entité sioniste la solution à deux Etats avec Al Qods comme capitale '
Ce que les médias occidentaux tentent de cacher au monde, de façon absurdement opiniâtre et partiale, en s'efforçant de crétiniser leurs opinions respectives, c'est que le régime apartheid d'Israël, en digne continuateur de l'?uvre fasciste, occupe injustement un territoire qu'il tente d'annexer, par la force, en totalité, à travers une politique de la terreur et en transformant les territoires occupés et Ghaza en camps de concentration dignes de Dachau et d'Auschwitz, d'où il prélève au quotidien une part de gens à tuer et à emprisonner.
Sans s'en rendre compte, l'opinion occidentale s'est laissé hypnotiser par des artifices de communication et des éléments de langage, comme celui de nommer une armée de mort par le petit nom de «Tsahal», de se mettre dans la peau de la victime, de celui qui entretient l'instinct de vie par opposition aux Palestiniens, déshumanisés par petites doses qui, eux n'entretiendraient que l'instinct de mort en tant que terroristes proclamés. Certains sont allés jusqu'à les qualifier de rats, ravivant, dans la mémoire collective de l'humanité, les qualificatifs par lesquels Adolphe Hitler désignait, dans ses textes, les Juifs qu'il mettait, notez la similitude, dans des camps de concentration et assassinait.
Hamas a réveillé les consciences et embarrassé tous les tenants de la normalisation. Que peuvent-ils dire aujourd'hui pendant qu'Israël assassine à ciel ouvert leurs frères palestiniens ' Trouveront-ils l'effronterie de dire que c'est le Hamas qui a commencé, alors qu'Israël n'a pas cessé de commettre des ignominies et de perpétrer les assassinats sur les civils de Ghaza et des territoires occupés ' Nul doute que leurs alliés occidentaux leur trouveront des voies de sortie en leur concédant à eux, et à nul autre, le mérite d'avoir pu amener à des solutions, non pas celles qui rendent justice aux Palestiniens, mais celles, tout juste, qui ramènent au statu quo intenable source de toutes les violences.
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