Algérie

Pourquoi il faut vite fermer les mosquées



«Lorsque le fidèle accomplit sa prière, il se prosterne plusieurs fois. Lorsqu'il se prosterne, son nez et ses lèvres touchent presque le tapis de prière et il respire. S'il est porteur du coronavirus, il laisse une bonne partie des germes sur le tapis. Le prochain fidèle qui fait sa prière au même endroit va aspirer ces germes. Second risque dans les mosquées. On sait que l'Islam privilégie la prière collective et demande aux fidèles de se mettre en rangs serrés, épaule contre épaule, pendant la prière. Cette situation élimine la recommandation de l'OMS au sujet de la distance à maintenir entre personnes ? 1 mètre ? pour éviter la transmission aérienne du virus. Troisième risque, les lieux des ablutions sont fréquentés par tout le monde et tout le monde touche les robinets ou les ustensiles pour puiser l'eau. S'agissant des salles des fêtes, le risque est grand pour les femmes qui restent dans des endroits fermés pour participer aux réjouissances. Ce n'est pas le cas pour les hommes qui, quand ils dînent ou déjeunent, sortent des salles des fêtes ou quittent les lieux.»Ce sont les arguments que nous a avancés le docteur Boualem Ouzeriat, inspecteur coordinateur de la DSP (Direction de la santé et de la population) de la wilaya de Boumerdès, pour préconiser la fermeture temporaire des mosquées et des salles des fêtes. Nous avons questionné 3 fidèles qui accomplissent quotidiennement leurs prières à la mosquée de Alliliguia, dans la ville de Boumerdès, sur l'éventualité de fermer temporairement les mosquées pour faire barrage au coronavirus. Réaction instantanée de l'un d'eux : «Moi, j'irai faire mes prières à la mosquée même si on l'interdisait.»
Nous revenons à la charge en invoquant l'argumentaire du docteur Ouzeriat. Mieux, nous enrichissons cet argumentaire par ce que l'on peut considérer comme un cas de jurisprudence en Islam, où la primauté est donnée au médical au détriment du religieux. Ce cas de jurisprudence concerne l'accomplissement du jeûne du Ramadhan pour les croyants qui souffrent de maladies chroniques, les femmes enceintes ou les femmes qui allaitent. Sur le sujet, les réponses des imams sont invariables. «C'est au médecin de se prononcer. L'avis du médecin a la primauté sur celui du religieux.» Subitement, nos interlocuteurs changent d'avis. Dans cette affaire, il est primordial de convaincre, pas de décréter. L'inquiétude étant grande dans la société, les citoyens sont sensibles aux arguments.
Abachi L.


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