Pourquoi Hadj Tahar Boulanouar a jeté l'éponge

Le conflit de légitimité qui secouait l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), où deux ailes se disputaient la présidence de cette organisation, a fini par pousser à la démission le porte-parole de l'une d'elles, Hadj Tahar Boulanouar.Cette démission, effective depuis six jours, s'explique par trois raisons essentielles, selon le désormais ex-porte-parole de l'UGCAA, joint par téléphone. "Le conflit organique a trop duré", lance-t-il, d'emblée, en rappelant que les deux ailes qui se disputaient cette organisation depuis huit ans sont toutes deux légales aux yeux de la loi. Elles disposent de documents prouvant leur représentativité, délivrés par une décision de justice en ce qui le concerne, et par le ministère de l'Intérieur pour l'autre aile. Soit, une première dans les annales des organisations syndicales ou professionnelles. Hadj Tahar Boulanouar explique, en outre, sa décision par "l'ingérence politique dans les organisations syndicales", en dénonçant la tendance de son rival à faire de la politique, en se faisant adouber par un parti politique, en l'occurrence le FLN. D'où, a-t-il relevé, le traitement de faveur dont l'autre aile bénéficie de la part des autorités qui l'invitent aux réunions officielles, à la tripartite, aux congrès, etc.M. Boulanouar a fait état également de "pressions et de chantage exercés contre nous par deux personnalités politiques", pour l'emmener à jeter l'éponge.Pourtant M. Boulanouar relève que son rival a fait l'objet d'une condamnation par la justice pour "faux et usage de faux", prononcée par la cour d'Alger en date du 30 avril 2014. Ce qui le disqualifie pour la charge de présidence d'une organisation, selon la loi, estime-t-il.Résultat : "L'UGCAA n'a pas appliqué son programme, ce qui a poussé 95% des commerçants et artisans à fuir l'organisation", selon lui.A. R.