Algérie

Pourquoi, comment



La Bibliothèque nationale du Hamma, Alger, a abrité, hie, un après-midi d'étude et de réflexion autour d'un événement historique de grande ampleur, à savoir la rencontre, le 10 juin 1960, de la direction de la Wilaya IV, menée par le jeune colonel Si Salah, 33 ans, le lieutenant Lakhdar Bouregaâ et Si Mohamed. Pour Rabah Zaâmoun (fils du colonel qui a déjà écrit un livre «L'affaire Si Salah», il s'agit de sortir ce fait historique d'importance de l'oubli voulu et de le porter à la connaissance des nouvelles générations. Des universitaires ont été conviés à contribuer par des éclairages nouveaux, une assistance venue nombreuse, on en compte pas moins de deux cents personnes, très âgées surtout, qui furent acteurs de la Révolution armée contre le colonialisme français. 1960, une date qui signifie que la lutte est entrée dans sa sixième année. Au plan interne, la situation est critique car les chefs militaires notamment se sentaient abandonnés n'obtenant ni soutien matériel ni armement promis. Si Salah, chef par intérim de la Wilaya IV, ainsi que ses proches compagnons dont Si Lakhdar Bouregaâ, décident d'une rencontre avec le général de Gaulle qui avait lancé le 23 octobre 1958 «La paix des braves». Et c'est pour le sonder dans ses véritables intentions que le colonel Si Salah décide de faire le voyage de Paris. Cela lui coûtera la vie de retour au pays le 20 juillet 1961 à Maillot, aujourd'hui Mchedellah, près de Bouira. Il aura cette phrase épique dans le guet-apens qui lui a été tendu : «De Gaulle m'a trahi.» 10 jours après la visite du colonel Si Salah, de Gaulle reçoit le Président du GPRA, en l'occurrence Ferhat Abbas, qu'il considérait plus représentatif de la lutte du peuple algérien. C'est la voie ouverte au conflit entre «l'intérieur» et «l'extérieur», l'un excommuniant l'autre. Le Congrès de la Soummam, le 20 août 1956, avait donné un avant-goût de cette cassure qui s'est manifestée là aussi. L'un et l'autre camp se jetteront l'anathème, se traitant mutuellement de trahison. Il est vrai que beaucoup d'écrits ont été consacrés à cet événement du 10 juin 1960 et la démarche du colonel Si Salah. Il s'agit donc de séparer le vrai du faux et à ce propos, on attend beaucoup du témoignage du commandant Lakhdar Bouregaâ, partie prenante et témoin de l'intérieur de cet événement. Faut-il, pour autant, s'attendre à des révélations fracassantes '?58 ans après ce fait historique d'importance, la parole est aux historiens, lesquels, dans le calme et la sérénité de la recherche, nous éclaireront bien plus qu'un séminaire.B. T.


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