Pourquoi Charef n'a pas fait long feu

Ce n'est certainement pas pour cause d'insuffisance de résultats qu'il a été contraint de rendre aussi vite le tablier, mais parce qu'au MCA, la gestion interne de ce club est malheureusement liée souvent à des éléments extra-sportifs.Finalement, l'annonce du départ de l'entraîneur Boualem Charef de la barre technique du Mouloudia d'Alger, n'a nullement fait l'effet d'une bombe, encore moins produit cette semaine, la moindre surprise, au moment de la parution du communiqué officiel émanant avant-hier, de la direction du club algérois. Il est clair que le motif évoqué par les responsables mouloudéens, ne pouvait qu'évoquer comme principal motif qui a poussé vers la porte de sortie Charef, rien d'autre que les derniers résultats catastrophiques accumulés par le Doyen. Il n'en demeure pas moins qu'au-delà de toutes ces dernières terribles contre-performances qui ont fait chuter aujourd'hui le Mouloudia à la 14ème place, synonyme de relégation en Ligue 2, il est clair que plusieurs raisons ont conduit l'ex-coach de l'USM El Harrach, vers un tel échec total que rien ne présageait vraiment au départ. Pour preuve, au moment de signer son contrat avec le MC Alger, et qui était finalement d'une durée de trois ans, avec comme objectif un véritable projet sportif à mettre en place, selon les dires même des responsables du Mouloudia, Boualem Charef était arrivé au Doyen avec l'idée bien arrêtée dans sa tête, d'inculquer à tout prix sa méthode de travail et surtout sa propre vision du football. Il est vrai qu'en la matière, pendant plusieurs saisons, c'est sous sa coupe qu'un club comme l'USM El Harrach est revenu avec brio sur le devant de la scène footballistique nationale.Charef crie au complet, Sonatrach cède à la pression de la rueDepuis six saisons, et même celle en cours, les Harrachis ont souvent forcé l'admiration de tous partout. Pour cause, l'empreinte de l'entraîneur Boualem Charef, a réellement porté ses fruits à ce jour, au sein du club banlieusard. Mais aujourd'hui, la question qui revient sans cesse dans la bouche des Mouloudéens, et dans celle des nombreux observateurs en la matière, est sans conteste la suivante: quelles sont les véritables raisons qui ont obligé Charef à quitter aussi vite le MCA'A notre très humble avis, il est visiblement clair, comme l'eau de roche, que le choix de certains joueurs et surtout ceux recrutés selon ses voeux, ont sérieusement contribué à un double échec dirions-nous aujourd'hui, car en plus des mauvais résultats qui n'étaient plus du tout au rendez-vous, se sont ajoutés de très graves rumeurs de complot mis en place par certains éléments qui n'auraient pas accepté la méthode de Boualem Charef. Toutes ces dernières rumeurs qui s'étaient sérieusement amplifiées au fil des semaines, coïncidaient aussi avec les profondes divisions apparues au grand jour entre les actuels membres du conseil d'administration et le président dudit conseil, en la personne de Hadj Taleb, quant au maintien ou non de Boualem Charef. Mais c'est surtout au lendemain du piètre 0 à 0 concédé sans gloire à Bologhine face à l'ASM Oran, que les jours de Charef étaient déjà sérieusement comptés, et que la rumeur a atteint son point culminant, lorsque certains joueurs avaient tout simplement été accusés d'avoir levé le pied ce jour-là. Il n'en fallait pas plus pour pousser vaille que vaille vers la porte de sortie, un entraîneur dont les méthodes étaient finalement bel et bien refusées par les joueurs.Le manque de communication a creusé le fosséD'ailleurs, comment expliquer ce manque flagrant de jouer avec plaisir, devenu de plus en plus évident chaque match'La peur de mal faire n'explique pas tout, encore moins la pression à laquelle les joueurs ont été soumis régulièrement de la part de nombreux supporters. C'est plutôt cette manière d'évoluer, notamment face au CR Belouizdad, qui a montré au grand jour de terribles manques à gagner de la part de certains joueurs, pourtant rompus de longue date à la compétition de haut niveau. Il était clair que quelque chose clochait sérieusement entre Boualem Charef et certains joueurs qui auraient perdu leurs vertus sous la coupe d'un technicien, réputé pour son caractère peu communicatif, et souvent très introverti. Il est vrai que Boualem Charef possède des bagages incontestables et qui ont fait leurs preuves auparavant.Toutefois, ce n'est certainement pas pour cause d'insuffisance de résultats seulement, qu'il a été contraint de rendre aussi vite le tablier, mais certainement parce qu'au Mouloudia d'Alger, la gestion interne de ce club est malheureusement liée souvent à des éléments très subjectifs, et notamment d'ordre extra-sportif que beaucoup d'autres techniciens avant Charef, ont appris à leurs dépens au MCA.La rue a certainement encore eu le dernier mot.Cependant, la balle est désormais dans le camp de tous ces joueurs souvent grassement rémunérés par Sonatrach, en attendant l'arrivée d'un entraîneur réellement conforme à la méthode de travail susceptible de leur convenir à l'avenir. Sinon, il y a fort à parier qu'au cours du prochain mercato d'hiver, le Mouloudia d'Alger risque de subir d'autres autres grandes désillusions.