Algérie

Pourquoi changer une politique gagnante ?



Hamid Temmar est depuisneuf ans à la fois l'inspirateur et l'architecte principal de la politiqueéconomique du pays. Officiellement, cette politique se serait traduite par deremarquables réussites et un succès d'ensemble qui autorisent d'autres de sescollègues ministres à marteler en toutes circonstances que «l'Algérie va bien».Mais si telle est la réalité de son résultat, pourquoi alors son propreconcepteur s'est mis en tête de doter le pays d'une «nouvelle stratégie dedéveloppement». Il est pourtant connu en politique que le b.a.-badu pragmatisme consiste à ne pas changer ce qui vous fait gagner. Est-ce donc àdire que Temmar et ceux qui lui ont confié lesdestinées du secteur économique national sont dénués de ce pragmatisme ? Ils ensont, à notre avis, pétris au contraire, au point d'opérer sans état d'âme des révisionsdans leur politique économique, qui ont l'ampleur de remises en cause pures etsimples de ce qu'ils ont préconisé et mis en oeuvre auparavant.Lechangement de stratégie auquel finalement Temmars'est résolu est salutaire. Sauf qu'il a été tardif. Il n'a pas manqué dans lepays de «Cassandre» pour mettre en garde les pouvoirs publics contre le faitque la stratégie qui sous-tend le programme économique du Président n'est pascelle qui conduirait à la relance de l'économie nationale et encore moins à sondéveloppement durable.Enconcoctant «une nouvelle stratégie industrielle», HamidTemmar a en fait admis tacitement que ces mises engarde étaient fondées. Il aurait pu faire au pays les économies d'une perte detemps et de gâchis dont les conséquences pèseront sur la rapidité de sonredressement. Pour cela, il aurait fallu qu'il ait le courage de reconnaîtreplus tôt que la «potion économique» qu'il a préconisée initialement au pays lemenait au mur.Ilreste que «sa nouvelle stratégie industrielle» est tout aussi susceptible demener au résultat identique. Cela pour la raison qu'elle a été conçue dans unelogique excluant tout débat contradictoire sur sa philosophie, sa méthodologie et ses objectifs. Et quand on sait que ceux quiont été associés à la réflexion sur cette «nouvelle stratégie» sont ceux-là àavoir conçu et défendu vaille que vaille ce qu'elle remet aujourd'hui en cause,l'on ne peut qu'être dubitatifs quant au résultat de leurs cogitations.Enfin,il n'y a qu'en Algérie où les dirigeants du pays ne sont pas responsables dubilan de leur politique. D'où ces situations surréalistes de responsables serevendiquant des succès de stratégies et de démarches dont ils admettent dansle même temps l'échec, en promettant de les remplacer par de nouvelles. Etd'embarquer le pays sur une voie qui, au final, peut s'avérer encore pluscatastrophique que la précédente. Cela tant que sa gouvernance ne sera pasimprégnée des principes de la démocratie et de la concertation.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)