Le séisme relativement violent (6 degrés sur l'échelle ouverte de Richter), du 18 mars dernier continue de faire des répliques. Une situation qui installe les populations dans la peur et qui, surtout, offre l'opportunité à des esprits rétrogrades de répandre leur obscurantisme. Il convient donc d'interroger la rationalité et la rigueur scientifique en ces temps de flottements marqués par un retour en force de l'islamisme, pour expliquer ce phénomène naturel. Expliquer, vulgariser et démystéfier pour développer une défense intellectuelle contre tout ce qui pourrait induire le citoyen en erreur devient alors un acte citoyen, républicain et surtout salvateur. Que s'est-il réellement passé à Béjaïa ce 18 mars aux premières heures de la matinée' En d'autres termes pourquoi la Terre a tremblé et quelle faille a joué pour provoquer ce séisme' Y a-t-il une relation entre l'actuelle situation climatique marquée par la sécheresse et ces séismes à Béjaïa' Les répliques sont-elles un bon ou mauvais signe' Allons-nous assister encore à d'autres séismes au nord du pays. Docteur d'Etat en géologie, enseignant chercheur à l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, Farid Amrouche, répond à ces interrogations qui taraudent les citoyens, plus particulièrement les Béjaouis.«Cette sismicité est due au mouvement convergent entre les plaques tectoniques de l'Afrique au Sud et de l'Eurasie au Nord. La limite entre ces deux plaques, soulignée par plusieurs séismes, va du Rif marocain, passe par le Nord de l'Algérie, de la Tunisie, la Sicile, le Sud de l'Italie, jusqu'en Grèce et la Turquie», affirme le géologue. Il souligne également qu'il n'existe aucun lien entre les séismes et les changements climatiques, quelle que soit leur ampleur. «Les tremblements de terre sont en relation directe avec la dynamique interne du globe terrestre et les mouvements relatifs des plaques tectoniques, alors que les variations climatiques prennent leur origine dans la dynamique atmosphérique et les mouvements des masses d'air entre les hémisphères Nord et Sud», soutient ce médecin de la Terre. À l'évidence, un séisme ne tue pas. Ce sont les tricheries des hommes qui ne respectent pas les normes de construction anti-sismiques qui tuent. Il faut savoir également qu'un séisme n'est ni une invention ni une découverte encore moins un châtiment destiné à punir l'homme sur Terre. L'activité sismique a existé depuis des milliards d'années bien avant l'apparion de l'homme sur Terre. «À Béjaïa, comme le nord du pays est caractérisé par un complexe de failles. Et l'activité sismique n'a jamais cessé, mais elle a toujours été de faible intensité. C'est une libération d'énergie plutôt bénéfique en ce sens qu'il y a une libération
d'énergie qui, accumulée, risque d'être dangereuse», rappelle Amrouche insistant sur le fait qu'une «fois l'évènement majeur passé il est tout à fait normal d'assister à des répliques».
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Posté Le : 28/03/2021
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Brahim TAKHEROUBT
Source : www.lexpressiondz.com