Algérie

Pourquoi Abane a-t-il été assassiné' IL Y A 55 ANS



Pourquoi Abane a-t-il été assassiné'                                    IL Y A 55 ANS
Le mystère demeure entier
Auteur du fameux appel du 1er avril 1955, ayant permis à des centaines d'Algériens de rejoindre les rangs de la Révolution, Abane a changé le cours de l'Histoire et a contribué grandement à la lutte d'indépendance de l'Algérie.
«La Révolution ne profite pas à ceux qui la font.» Comme beaucoup de ses frères d'armes, Abane Ramdane est mort à la fleur de l'âge, sans parvenir au terme de son combat, mais pour les historiens il restera l'architecte de la Révolution et celui qui, un matin d'avril 1955, changea le cours de l'histoire, en rédigeant le fameux appel ordonnant aux Algériens de sortir de leur attentisme et de leur silence pour rejoindre les rangs de la Révolution.
Intervenant à l'occasion de la commémoration du 55e anniversaire de la mort du digne fils d'Azouza, l'historien et ancien diplomate Khalfa Mameri qui était l'invité, hier, du forum d'El Moudjahid, s'est dit très ému et honoré à la fois, de parler d'un patriote aussi illustre que Abane Ramdane. Se présentant comme celui qui fut le premier historien à braver l'interdit, en brisant le mur du silence derrière lequel Abane Ramdane avait été, longtemps confiné, le conférencier l'a comparé aux grands hommes qui ont marqué l'histoire.
Citant le célèbre consul et avocat romain, Cicéron, qui avait déclaré que «la première loi en histoire, c'est de dire la vérité, la seconde c'est de ne rien dire de faux», Khalfa Mameri a voulu le sortir du néant et rétablir la vérité, en consacrant au héros de la Révolution un livre inédit, relatant sa vie et surtout le leader charismatique qu'il fut. «J'ai commencé à le rédiger en 1980, mais ce n'est que trois années plus tard, au terme de nombreuses recherches et de nombreux témoignages, appuyés par des documents authentifiés que j'ai achevé le manuscrit», a- t-il révélé. Selon lui, Abane était, à la fois, un combattant et un stratège qui avait mis son génie au service de la Révolution algérienne. Lorsque la Révolution a éclaté le 1er Novembre 1954, Abane se trouvait en prison où il purgeait une peine de 5 années, selon l'hôte du forum. Libéré en janvier 1955, il reçoit, aussitôt, la visite d'un émissaire venu lui remettre un message de Rabah Bitat. «Lorsqu'il ouvre l'enveloppe et prend connaissance du contenu du message, Abane est saisi de stupeur, indiquant que si la lettre était tombée entre les mains de l'ennemi, la Révolution en aurait pâti.» Qu'à cela ne tienne, Abane prend attache avec Abbas Lakhdar, qui l'accueille et l'héberge dans un appartement situé au septième étage d'un immeuble faisant face au Stade municipal, actuellement stade du 20-Août 1955, où il rédige le tract du 1er avril, appelant les Algériens à se soulever contre l'armée coloniale. Rapidement, les autorités françaises prennent conscience que quelque chose était en train de changer et que ceux qu'on présentait comme «des va-nu-pieds», sont en fait de véritables stratèges qui sont instruits et résolus à arracher l'indépendance de l'Algérie quel qu'en fusse le prix. Pour Khalfa Mameri, il existe un fossé civilisationnel entre la guerre de Libération nationale de 1954 à 1962 et toutes celles qui ont eu lieu auparavant, parce que, dit-il, il était plus facile de défendre l'Algérie en 1830, mais ce qu'ont fait les hommes de Novembre dépasse de loin les autres batailles. «Vous imaginez quelques centaines d'hommes armés de fusils de chasse tenir tête à 100.000 soldats disposant d'un arsenal militaire 100.000 fois supérieur!» Prenant la parole, à son tour, M.Gaïd, son compagnon d'armes, compare Abane Ramdane à Lénine avec cette différence, précise-t-il que l'ancien premier responsable du FLN était musulman et croyait en Dieu. Présent à la conférence, Ali Haroun était le premier à poser la question sur les raisons de la mort de l'architecte du Congrès de la Soummam.
Cependant, si Me Haroun a soulevé l'hypothèse d'une probable lutte de pouvoir au sein des organes de décision du FLN, dont Abane aurait fait les frais, Hassan Idir, lui, s'est voulu tranchant: «Abane, en tant que révolutionnaire, n'a pu être tué que par des contre-révolutionnaires.»


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