Algérie

Pourquoi '



Pourquoi '
Alors que les réformes promises par le président Bouteflika traînent en longueur, voilà que les grands procès se vident l'un après l'autre de leur substance jusqu'à verser dans la correctionnelle. C'est peut-être une spécificité d'une Algérie fatiguée de se prendre au sérieux puisque la rigueur a cédé la place depuis longtemps déjà au laisser-aller et au 'je m'en foutisme' comme si personne n'était concerné par quoi que ce soit.
Dans l'affaire de l'autoroute Est-Ouest comme celle de Sonatrach, ou de puissantes multinationales seraient impliquées, il semble que tout est fait pour effacer d'un trait de plume les graves dommages que l'économie nationale algérienne aura subis. Entre-temps, il y a toujours le baril de pétrole qui viendra au secours et boucher les trous de la mauvaise gestion qui, à elle seule, mène le pays vers l'impasse. Car avant de parler de la corruption, la prorogation incessante des délais de réalisation est déjà un coup dur pour le budget de l'Etat. Il n'y a qu'à relire les lois de finances pour comprendre l'étendue des dégâts.
Aujourd'hui, il s'agit de savoir pourquoi cherche-t-on à jeter les grands dossiers dans le tiroir ou à la limite requalifier des faits qui seraient d'une extrême gravité pour les renvoyer à des procès ordinaires comme s'il s'agissait de simples vols à la tire qui, sous d'autres cieux, sont eux-mêmes sérieusement réprimés.
L'emballement de la machine judiciaire puis son 'refroidissement' sont-ils alors liés à la conjoncture politique que vit le pays ou à d'autres considérations que l'on ne connaîtra probablement jamais ' Mais en même temps, il y a des responsables et des cadres qui sont en prison aussi bien dans l'affaire Sonatrach que celle de l'autoroute Est-Ouest dont le collectif de défense compte saisir le président de la République sur ce qu'il considère être 'un dossier vide'.
Quel sera le sort réservé aux grands procès ' Personne ne peut avoir la prétention de répondre à la question. En attendant et alors que des mécanismes sont installés pour lutter contre les détournements et les malversations, il est malheureux de constater que la petite corruption, non moins dangereuse car non moins dévastatrice, continue de gangrener la société algérienne.
S. T.


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