Pour une nouvelle vision muséologique en Algérie, Tlemcen: Le musée autrement vu(*)
La parution du livre «L'écomusée, pour une nouvelle vision muséologique en Algérie», publié aux éditions OPU(2011) par M. Daoud Brixi Rachid Réda, coïncide avec l'ouverture à Tlemcen, de six musées spécialisés à la faveur de la manifestation «Tlemcen, capitale de la Culture islamique». Ecrit sur 133 pages, cet ouvrage muséologique s'articule autour de cinq chapitres : «Caractéristiques de la muséologie algérienne», «Le musée traditionnel et la nouvelle muséologie», «Les musées d'Algérie», «Etat des lieux et points de vue» et enfin «L'écomusée». L'auteur nous mène vers un nouvel ordre muséologique : l'écomusée, un nouveau segment en adéquation avec la riche mosaïque ethnique algérienne. «Contrairement au musée conventionnel, l'écomusée est d'abord un territoire avec un patrimoine. La population est impliquée pour le sauvegarder et le mettre en relief», souligne l'auteur qui introduit un nouveau concept à l'instar de celui d'écotourisme. Cet ouvrage qui constitue un guide pour les musées est la résultante d'un constat des lieux muséologiques sur le territoire algérien. L'auteur passe en revue les objectifs et missions des divers musées nationaux et autres. Ce spécialiste fera observer à ce titre, que d'autres musées thématiques manquent pour compléter la gamme muséologique, comme un musée de l'histoire du rail (SNCF), un musée de l'histoire de l'électricité (Sonelgaz), un musée des PTT, un musée de l'histoire du gaz et pétrole (Sonatrach), un musée de l'histoire de Nedroma, un musée de l'histoire de Beni-Snous, un musée de l'histoire de Siga, un économusée de la fabrication d'huile (huilerie), un économusée de fabrication du pain (moulin)... «Un tableau qui doit être complété dans chaque région dont l'histoire est frappante (Mozabites, Touaregs, Beni Hammad...) et chapeauté par une structure au niveau du ministère de la Culture qui régit les musées sur les plans esthétique et éthique, d'où la nécessité d'une charte nationale muséale qui permettra aux musées de disposer d'une liberté pour des expositions temporelles (faire éclater les idées et laisser s'exprimer les régions), plaidera-t-il.
En matière de fonctionnement, un musée est géré par deux départements (technique et administratif), sous la direction d'un conservateur (muséologue), assisté d'un muséographe et d'une équipe de chercheurs (historiens). Dans ce sillage, ce muséologue estime que «le rôle du musée est de soutenir le projet de société dans sa partie identitaire; avec l'université, il contribue à l'éveil des consciences collectives...». «Il est tout à fait normal d'user et de consommer le fruit de la culture muséologique. Mais il est intolérable qu'on puisse en abuser par la dilapidation, le vol ou le manque de restauration», conclura notre interlocuteur qui prépare un autre livre intitulé «Le goût du musée».
Enfin, il faut savoir que Réda Brixi est titulaire d'un diplôme d'histoire délivré par La Sorbonne (1986-1987) et d'une maîtrise en muséologie et en anthropologie à l'université de Montréal (Canada). Il a été conservateur du musée de Tlemcen et commissaire de l'exposition «Si le Mouloud m'était conté» organisée dans le cadre de la manifestation de «Tlemcen 2011». Actuellement, il est directeur général du musée national maritime (Alger) et par ailleurs, président de l'association «Les Amis du musée et du patrimoine» (Mechouar).
In Le Q.O du 03/09/11 en page Oranie
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Posté Le : 23/04/2016
Posté par : patrimoinealgerie
Ecrit par : Par Allal. Bekkaï