Depuis près d'une trentaine d'années, les nouveaux quartiers périphériques qui enserrent toutes nos villes ressemblent davantage à des chancres qu'à des espaces de vie. Une frontière nette et invisible traverse celles-ci comme si deux univers se juxtaposaient. Dans l'un s'y concentrent les lieux de loisirs, les ruelles commerçantes, quand l'autre est quasiment réduit aux fonctions de dortoir. Qu'on soit à Sétif, Blida, Tizi Ouzou ou Laghouat, les nouvelles villes, qui n'ont de nouveau que le nom, tranchent avec le caractère plus ordonné, plus esthétique des anciennes. Ces dernières ont encore conservé leurs attraits. Comme une personne, toute ville a besoin d'une identité. Comment en serait-il ainsi quand on baptise encore des lieux de noms aussi rébarbatifs comme la cité des 4021 logements et que celle-ci se trouve enserrée entre les 406 et les 3000 logements ' Qui a eu l'étrange idée de baptiser des collèges du nom de base 3, 5... ' L'absence de commodités, d'équipements ...a induit un sentiment de frustration chez beaucoup d'habitants des nouvelles cités. Les gestionnaires des communes et des services publics en charge de l'administration, de l'hygiène ont toutes les peines du monde à assurer des prestations minimales à des milliers d'habitants. Le phénomène n'est pas propre à l'Algérie. Même dans des pays développés, le mot cité renvoie immanquablement à un cadre de vie propice à l'éclosion de la violence, la prolifération des maux sociaux. Ce n'est nullement un hasard si périodiquement des émeutes secouent celles-ci. Elles sont le reflet de l'exaspération croissante de ceux qui sont les premières victimes de la discrimination sociale. Il est des lieux d'habitation qui vous marquent. Dans notre pays, il est tentant d'y voir dans cette réalité l'effet en premier lieu d'une démographie galopante. Les pouvoirs publics, qui, longtemps, n'accordèrent pas d'importance au secteur de l'habitat, s'étaient mis, pour rattraper le retard, à construire des ghettos. Le président de la République, lors de ses visites, avait maintes fois attiré l'attention sur les erreurs commises et la nécessité de ne pas les reproduire. Certes, çà et là, dans les villes du sud et, plus récemment, quelques cités du Tell, un souci de préserver le caractère architectural ou de rompre avec les horreurs architecturales ont émergé. Celles-ci ont défiguré hélas des régions comme la Kabylie ou le Souf qui ont perdu beaucoup de leur originalité. La prise de conscience s'est depuis muée en action. Les pôles urbains, comme celui que vient de lancer le Premier ministre à Constantine, ne devraient plus être des copies d'une expérience imparfaite décevante. Les pouvoirs publics semblent déterminés à rendre vivables, voire agréables, ces lieux d'autant plus qu'ils vont se multiplier à la faveur de la réalisation d'ambitieux programmes de logements sociaux ou locatifs. Des sommes importantes ont été déjà dégagées pour l'amélioration du cadre de vie par la réfection des trottoirs, la création d'aires de jeux ou d'infrastructures collectives. L'éradication de l'habitat précaire complète cette stratégie. En somme, une politique de la ville qui se déploie sur plusieurs fronts (transport, culture, habitat, environnement ...) se met en place pour tenter d'améliorer le cadre de vie des Algériens. On l'oublie un peu trop souvent, plus de 60% d'entre nous vivent en milieu urbain.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 17/02/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : H R
Source : www.horizons-dz.com