Face à la surcharge des classes, l'insolence et la turbulence de certains élèves et leur non-respect du règlement intérieur de l'école, l'enseignant n'a pas d'autre moyen que de crier fort pour se faire entendre et instaurer de l'ordre en classe. Certains enseignants n'hésitent pas à menacer ou sévir pour mieux gérer les élèves. Ces pratiques dénoncées par les parents et les élèves reflètent en réalité une mauvaise préparation de l'enseignant, l'absence d'une formation sur le plan éducatif et psychologique. Un enseignant est censé être bien formé afin de bien diriger les élèves. Toutefois, ce n'est pas toujours le cas. Les exemples sont multiples et certains ont refait surface dès l'entame de la nouvelle année scolaire. Au CEM « les Frères Meddour » relevant de la Direction de l'éducation d'Alger-Est, dès la première heure, la voix d'une enseignante s'élève dans le ciel ameutant les riverains qui se demandent pourquoi une telle agressivité. Des propos bien audibles laissent comprendre toute la peine que rencontre ce professeur à faire régner l'ordre au niveau de sa classe. « Hé toi au fond, quel est ton nom, tu te crois à la plage. Je ne répète pas, vous n'avez qu'à écouter », peut-on distinguer parmi les phrases vociférées. Situation similaire dans les écoles primaires. Dès qu'on s'approche de certains établissements, des cris nous parviennent des classes. Djamila Aït Kaci, enseignante de maths cumulant plus de 30 années de service, affirme : « Les enseignants ne sont pas préparés à faire face à des élèves au comportement turbulent notamment ceux de la première année moyenne qui sont confrontés à un changement radical dans le processus d'études, puisque au lieu de deux enseignants, ils se retrouvent face à dix, voire onze professeurs qui se relayent chaque heure, ce qui crée un certain climat de « liberté et d'indépendance » et donc une absence de discipline. Certains professeurs, en dépit de la surcharge des classes, arrivent à maintenir l'ordre en classe grâce à leur préparation psychologique lors de leur formation. » En effet, d'après un pédagogue, le module de psychologie n'existe plus dans le cursus de formation des professeurs. Ajoutant à cela, l'arrivée dans le corps professoral d'enseignants qui n'ont pas suivi de formation pour enseigner. Cet état de fait est corroboré par les résultats de l'enquête menée en 2008 par l'Union nationale des personnels de l'éducation et de la formation (Unpef). Ainsi, cette enquête révèle que 39.500 enseignants du primaire et 44.500 du moyen n'ont pas été formés pour l'enseignement. Ils ne sont pas issus des fameuses écoles supérieures de l'enseignement (ENS). Cette même enquête atteste que « 85% des enseignants de l'éducation nationale sont dépourvus des outils pédagogiques nécessaires pour le bon accomplissement de leur mission ». La discipline nécessaire au bon fonctionnement de l'institution scolaire qui devient absente dans nos écoles, trouve son origine dans l'incompréhension de l'élève. Pour certains parents, « un enfant peut être turbulent car il est soumis à une pression parentale ou suite à un différend familial ». Ceci fait dire à nos interlocuteurs qu'il faut doter chaque école d'un psychologue, seul capable de déceler les facteurs menant à l'agitation.
-
Votre commentaire
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Posté Le : 16/09/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Souhila H
Source : www.horizons-dz.com