Projeté en l'absence de son réalisateur, «Pluie de Homs», nouveau long métrage de fiction d'une heure 40 du réalisateur syrien Joud Said, a été projeté en début d'après-midi au théâtre Azzedine Medjoubi.L'habitué du festival d'Oran du film arabe, est resté fidèle à sa façon de voir les choses. Joud Saïd est un réalisateur qui ne s'en est jamais caché, son pays avant tout, sa patrie et sa famille avant le printemps arabe. Une thématique qui est soulevée dans ce film très poétique où le discours est dilué par petites doses ici et là, en y apportant par moment mes contre-thèses, via des personnages de tout bord. Taxé par les médias de «réalisateur du régime» Joud Saïd a au moins le mérite d'assumer ses positions politiques clairement véhiculées dans ce film tourné dans un décor naturel, soit une ville dévastée par la guerre et hantée par les fantômes de sa population exsangue où il ne reste qu'un prêtre et quelques survivants des deux camps adverses (les pour et les contre, la fin du régime) qui devront tous unir leur force pour échapper aux mains d'un terroriste sanguinaire, présenté sous forme un peu trop caricaturale dans son langage mais qui ne semble pas si pressé de sortir de ce coin où il végète avec son groupe d'illuminés. Le film qui se décline en «la voix des saisons» qui portent en chacune d'entre elles, l'état psychologique par lequel passent tous ces personnages. Au milieu des décombres fusent parfois des chansons d'amour pour faire taire la terreur quand la mort guette au détour d'une ruelle. Film surréaliste traversé de moments de douleur comme d'humour à la fois absurde mais fantastique. Le film qui, malgré le côté un peu trop théâtral de sa mise en scène, donne à éprouver une étrange mélancolie envers ce microsome humain. Un film où le poétique domine malgré tout le politique. Un film où le parti pris du réalisateur Joud Said est évidemment clair, laissant entrevoir une certaine idée assez romantique de la guerre, mais de la solitude aussi. Un autre ennemi contre lequel combat ce film...Celle née de la tragédie des massacres qui font exploser les vies de familles. A cette dernière, Joud Saïd choisira de faire exploser la bombe de l'amour.
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Posté Le : 27/03/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : O HIND
Source : www.lexpressiondz.com