Algérie

Pour une cohésion et une solidarité au sein de l'exécutif


Le chef du gouvernement a donné hier les mesures de la première sonate de sa feuille de route marquant son retour aux affaires. Pour la première réunion du conseil de gouvernement sous sa présidence, Ahmed Ouyahia a choisi d'énoncer ses commandements en empruntant un ton d'injonction face à une équipe gouvernementale dont il connaît les qualités et les défauts pour l'avoir déjà dirigée et vu à l''uvre. « Tu ne critiqueras point ton collègue », c'est la première directive, première consigne qu'Ouyahia semble asséner à son auditoire de ministres tel un sélectionneur qui veut atteindre son objectif en comptant sur la cohésion dans le jeu de son équipe. Tout en connaissant les lacunes de chacun et les brouilles des uns avec les autres, Ahmed Ouyahia semble dire à ses ministres qu'il ne veut pas que sa nouvelle mandature fasse les frais de leurs « bévues ». « Le renforcement de la cohésion et la solidarité gouvernementale, conditions essentielles de l'efficacité de l'action », instruit-il les membres de l'Exécutif, chacun vêtu de sa couleur politique. Ce kaléidoscope du trio politique FLN, RND, MSP que représente l'équipe gouvernementale n'est pas pour faciliter la tâche au nouveau chef du gouvernement. Si les partis de l'Alliance présidentielle ont de tout temps affirmé mettre de côté la rivalité partisane pour faire aboutir le programme présidentiel, il se trouve que le mariage au niveau du gouvernement entre les partis de l'alliance a viré à la lune de fiel plutôt qu'à la lune de miel.Les ministres n'ont pas manqué de montrer publiquement leur différend, s'échangeant des reproches, se désavouant les uns les autres, se critiquant et cherchant à coller à l'autre la cause des dysfonctionnements de leurs secteurs. Les scènes de ménage n'ont pas manqué et la barque du gouvernement n'a pas cessé de ramer sans atteindre le port de la rigueur et de la responsabilité. Belkhadem semblait avoir du mal à prendre de la hauteur sur les dissensions au sein de cette même équipe dont il a fait le legs à Ouyahia. L'ex-chef de gouvernement s'est même fait désavouer par un de ses ministres, pourtant du même bord politique que lui, celui de la Communication en l'occurrence, qui lui a publiquement reproché de faire des annonces qui revenaient de droit au président de la République. Belkhadem est arrivé jusqu'à réclamer en janvier dernier au chef de l'Etat, officiellement et par écrit, un changement d'équipe de l'Exécutif. Une demande restée lettre morte, alors que ce même chef d'Etat n'a pas manqué de remontrances à l'adresse de certains ministres qu'il avait accusés de freiner son programme de relance. La réponse de Bouteflika est, pour son grand dam, arrivée mais six mois plus tard pour se faire éjecter de son poste et être remplacé par son rival Ouyahia. Aujourd'hui, de retour à la tête de l'Exécutif, Ouyahia est appelé à faire mieux que Belkhadem en gardant la même équipe. Le pari sera-t-il tenu ' Ne pouvant imposer son équipe, Ouyahia a compris qu'il fallait faire avec ce qu'il a, en misant sur le triptyque « solidarité, cohésion et efficacité ». Y arrivera-t-il lorsque l'on sait qu'il ne porte pas dans son c'ur certains membres de l'Exécutif. Son pragmatisme, tant chanté par la presse cette semaine, semble lui donner cette faculté de transcender ses propres convictions pour arriver à ses objectifs. Le temps lui donnera-t-il raison '
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