Pour une Algérie nouvelle affranchie

La mobilisation pour une Algérie nouvelle, affranchie de l'archaïsme et de l'obscurantisme se poursuit. Hier à Tizi Ouzou, la foule des grands jours était au rendez-vous pour le dixième vendredi de suite pour exiger, une nouvelle fois, changement radical du système politique et demander une vraie transition démocratique sans les figures du système.Peu avant midi, des centaines de citoyens envahissent déjà l'entrée principale du campus Hasnaoua I de l'université Mouloud Mammeri, devenue le QG de la contestation visant à instaurer un état de droit et à mettre fin à la « bande mafieuse » ayant dilapidé l'argent public et hypothéqué l'avenir du pays. « Le peuple veut qu'ils partent tous !», Scandent les manifestants en réponse aux dernières annonces du pouvoir qui, de l'avis de nombreux citoyens, sont loin d'être satisfaisantes. Tout comme d'ailleurs le dernier discours du général Gaid Salah, les enquêtes lancées par la justice et les limogeages opérés à la tête de plusieurs structures publiques. Des banderoles et des pancartes hostiles au vice-ministre de la défense nationale, le général de corps d'armée Ahmed Gaid Salah qui s'est, pourtant, dit, prêt à « (approuver) toute proposition constructive et initiative utile allant dans le sens du dénouement de la crise et menant le pays vers la paix », sont brandies. Certaines pour réclamer le respect des engagements pris pour un changement du système dont l'application des articles 7 et 8 de la constitution et d'autres, l'interpellant pour relever Abdelkader Bensalah de son poste de chef d'Etat intérimaire. Les slogans et mots d'ordre ont visé principalement Bensalah, le chef d'Etat intérimaire, le premier des 3 B à « dégager » après la démission de Tayeb Belaiz. « Arrêtez vos scenarios, le peuple n'est pas idiot », « Hier vous avez piétiné la Constitution et, aujourd'hui vous voulez gouverner au nom de la Constitution ' », « 1962 c'était la libération du pays, 2019, le peuple se libèrera par lui-même », scandaient les manifestants tout au long de l'itinéraire de la marche. D'autres slogans tels, « Djouma'a al karama, tarhlou yaani tarhlou », «Le peuple veut que vous dégagiez tous », «Un seul héros, le peuple », « L'Algérie est une République et non une monarchie » ou encore «Pour une transition sans le pouvoir », « Appliquons l'article 2019 : dégagez tous ! », sont également repris en ch?ur par la foule. La veille, soit jeudi, une marche de soutien à l'homme d'affaires Issad Rebrab a été organisée à Tizi Ouzou à l'appel des dirigeants de la Jeunesse Sportive de Kabylie (JSK) dont il est le président d'honneur. Des milliers de manifestants issus des divers horizons dont des dirigeants et des fans de la JSK, des travailleurs de Cevital mais aussi des militants politiques ont pris participé à cette grandiose manifestation.