Pour une 2e République libre et démocratique

Au 40e vendredi du Hirak qui intervient quelques jours après le lancement de la campagne électorale pour la présidentielle du 12 décembre prochain, le mouvement de contestation populaire pour l'avènement d'une deuxième République libre et démocratique monte d'un cran supplémentaire à Annaba.Il y avait des milliers de personnes de diverses conditions sociales, dont un nombre important de femmes et d'enfants accompagnés de leurs parents.
L'emblème national noué sur les épaules ou haut brandi, la foule a rejoint les quelques groupes présents sur le cours de la Révolution depuis la matinée.
Sous un immense emblème national, les youyous stridents des femmes et les chants patriotiques, les Annabis ont entamé, dès la fin de la prière hebdomadaire, leur marche de revendications.
Les manifestants reprenaient les slogans habituels insistant sur le dégagement de toutes les figures du système décadent, le jugement de tous les corrompus et voleurs ayant profité de la période de gouvernement du président déchu et le rapatriement de l'argent volé au peuple. Les marcheurs effectuaient plusieurs fois le pourtour du cours de la Révolution avec des rallonges jusqu'au siège de la wilaya pour faire entendre leurs revendications. Les milliers de personnes se rassemblent ensuite face au théâtre régional Azzedine-Medjoubi pour écouter des interventions d'activistes.
L'un de ces derniers fustige la dernière déclaration d'un des candidats à la présidentielle qui s'est prononcé contre l'instauration d'une deuxième République : «N'en déplaise à ce candidat qui refuse ce passage nécessaire au développement et à la modernisation des institutions de l'Etat pour une bonne gouvernance, seul le peuple décidera de son avenir.»
«De par son orientation idéologique, ce candidat craint la libération de la parole et l'expression de points de vue contraires à son idéologie rétrograde.
Cette 2e République libre, démocratique et sociale est contenue dans la déclaration de la Révolution du 1er Novembre 1954 et réitérée lors du Congrès de la Soummam. Malheureusement, elle a été dévoyée dès l'indépendance. Mais elle se fera malgré lui», tonnera cet activiste du Hirak présent dans la foule chaque vendredi, sous les applaudissements des présents.
La foule s'est dispersée en fin de journée sans incident.
A. Bouacha