Algérie

Pour un travail de prévention à l'école



Pour un travail de prévention à l'école
Les spécialistes préconisent un travail de prévention au niveau des écoles susceptible de détecter le moindre malaise
chez les élèves pouvant les conduire au suicide.
Un séminaire national sur «La prise en charge et la prévention du suicide» a été organisé samedi à l'hôpital psychiatrique Fernane Hanafi de Oued Aïssi (Tizi Ouzou). Les participants, dont des professeurs des établissements psychiatriques d'Alger, Blida, Constantine, Sétif, des praticiens de Tizi Ouzou, des juristes ainsi que des enseignants universitaires, ont développé 13 communications dans diverses thématiques, expliquant ce qu'est le phénomène du suicide et ses causes. Pour les conférenciers, le suicide n'est pas un phénomène propre à la wilaya de Tizi Ouzou. Le docteur Boudarène, psychiatre, a déclaré : «La question du suicide a fait l'objet de manipulation politique, religieuse et idéologique qui a stigmatisé la population de la région.
Mais en réalité, ajoute-il, pour des raisons sociologiques propres à la région, parler du suicide ne constitue pas un tabou. De plus, il existe une bonne couverture médiatique grâce aux journalistes et correspondants de presse très présents dans la région.» En effet, le rôle de la presse écrite, qui a tiré la sonnette d'alarme suite au suicide de 3 élèves en avril dernier, a suscité une réaction positive des pouvoirs publics. Un cycle de séminaires et de rencontres entre spécialistes et administration a été alors programmé. Le même participant a déploré : «Avec une prévalence de 2 à 4 suicides pour 100 000 habitants, les statistiques officielles des cas de suicide en Algérie ne reflètent pas la réalité du terrain», avant de suggérer : «Les pouvoirs publics devraient en prendre conscience et diligenter des enquêtes de terrain à chaque fois que des personnes mettent fin à leur vie et mettre en place un observatoire sur le phénomène du suicide.»
De janvier à avril 2012, la Protection civile a enregistré 18 suicides, dont 2 femmes, à Tizi Ouzou. Abordant le suicide chez les enfants, le professeur Kacha a indiqué : «Il n'y a pas de liens directs entre le suicide des enfants et la famille ou autres raisons sociales, mais il y a la vulnérabilité de l'enfant qui est accentuée par des faits aggravants, poussant le sujet à passer à l'acte, généralement de façon impulsive.» A ce propos, les spécialistes préconisent un travail de prévention au niveau des écoles et des établissements de la petite enfance et l'implication des enseignants dans cette démarche susceptible de détecter le moindre malaise chez les élèves pouvant les conduire au suicide.
L'immolation par le feu est un autre moyen que l'individu met en scène pour se donner la mort, ont rappelé les conférenciers. «Il exécute l'acte publiquement, devant une institution de l'Etat. Le sujet est généralement conscient de son acte qui survient comme un geste sacrificiel, à travers lequel il représente une catégorie de personnes ayant les mêmes préoccupations que lui. Chez les adolescents, l'acte est impulsif et la personne ne cherche pas, essentiellement, à se tuer volontairement», d'après le professeur Kacha, qui propose d'ouvrir un centre spécialisé pour recevoir les récidivistes, les personnes ayant tenté de se suicider, et d'améliorer la prise en charge dans les établissements scolaires et de santé.




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