Algérie

Pour un meilleur usage des engrais



Pour un meilleur usage des engrais
La détection de nitrates en doses anormales dans les eaux est un indice, on ne peut plus clair, de pollution. Afin d'éviter toute intoxication, les autorités de Tipasa ont procédé à la fermeture des sources contaminées, à l'instar de celle située à Bouharoun (daïra de Tipasa) où le taux des nitrates par litre a atteint 76 mg. Pour juguler cette pollution aux conséquences avérées sur la santé humaine et sur l'environnement, un séminaire sur les risques d'une utilisation accrue des pesticides, des engrais et autres produits phytosanitaires a été organisé, jeudi dernier, à Tipasa. La direction des services agricoles (DSA), en collaboration avec les directions de la santé et de la population, de l'énergie et des mines et celle des ressources en eau ont voulu prendre la mesure du phénomène. Ce « conclave » a connu une forte participation des agriculteurs et une forte présence des représentants des collectivités locales. Dans son allocution d'ouverture des travaux, le secrétaire général de la wilaya a mis l'accent sur les conséquences néfastes qui peuvent survenir de ce type de pollution. Il a ensuite appelé les agriculteurs « à avoir recours à une utilisation raisonnée des fertilisants et engrais ». « Les nitrates ne disparaissent pas en faisant bouillir l'eau comme le pensent certains. Une eau riche en nitrates représente un risque pour la santé humaine, notamment pour les bébés qui risquent des troubles respiratoires pouvant engendrer la mort. « Le contact de la peau, des muqueuses et des yeux avec des engrais solides engendrent des irritations », met en garde un médecin épidémiologiste. Pour elle, la présence d'un excès de nitrates est un indice non trompeur de pollution. « Les engrais est une substance organique ou minérale ou bien un mélange des deux. Ils peuvent avoir des risques non seulement sur la santé, mais aussi sur l'environnementaux. Le seul moyen de réduire leurs effets nuisibles est de les utiliser d'une manière rationnelle et raisonnée ou mieux encore avoir recours à des fertilisants traditionnels » conseille-t-elle. Même cas pour les pesticides. « Le recours aux pesticides doit être effectué sauf en cas de nécessité, car ce sont des substances chimiques et toxiques dont les conséquences sur la santé peuvent provoquer la mort par cancer ou autres maladies lourdes » souligne-t-elle. Et d'ajouter : « Les statistiques de l'OMS font état de 3 millions de cas d'intoxication directement liées à l'usage de pesticides. 200.000 succombent chaque année ».Pas trop d'engraisBoukaraoum Meziane, ingénieur agronome et membre du conseil d'administration de la chambre de l'agriculture a insisté, preuves à l'appui, que cela ne sert à rien de bourrer le sol avec des engrais, sans prendre en considération les besoins réels du sol et de la plante. « L'engrais est un intrant indispensable pour l'augmentation des rendements, le renouvellement des stocks dans les sols. Son utilisation est indispensable. Néanmoins, le recours non rationnel à ces substances peut être dommageable pour l'agriculteur et la récolte, mais aussi pour la santé humaine » prévient-il. Et d'ajouter : « L'Algérie est le pays qui utilise les quantités les plus faibles de fertilisants dans le pourtour méditerranéen. En Tunisie on a utilisé 55,5 kg à l'hectare en 2012 contre 575 kg en Egypte, alors qu'en Algérie et pour la même année on a eu recours à seulement 21,5 kg à l'hectare. Il faut savoir que le ratio recommandé par la FAO est de 50kg/ha ». La solution, pour lui, résiderait dans la bonne utilisation des différents types d'engrais et les dosages nécessaires pour optimiser les rendements sans nuire à l'environnement ou à la santé humaine. Pour autant, est-ce que l'origine de cette pollution aux nitrates est due uniquement par l'infiltration de cette substance dans les sols ' Pour le directeur des services agricoles, « ce n'est pas une évidence, dans la mesure où l'augmentation du taux des nitrates dans l'eau peut également être provoquée par les activités industrielles ou par les réseaux d'assainissement. « Il faut explorer toutes les pistes pour que le problème soit définitivement réglé » préconise-t-il. Avant de conclure : « Les efforts de sensibilisation des agriculteurs sur le recours non raisonnée aux engrais et autres produits phytosanitaires se poursuivra pour que nous puissions augmenter la production, tout en préservant la santé humaine et l'environnement ».




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)