Pour un gouvernement de salut national

La chute des cours du pétrole et les moyens d'y faire face continuent de faire réagir la classe politique. Hier, la secrétaire générale du Parti des travailleurs a saisi l'occasion de la réunion, à Alger, de l'Organisation des jeunes pour la révolution, pour revenir sur la question mais aussi sur les dernières orientations du président de la République, prises lors du conseil restreint tenu mardi dernier et consacré exclusivement à ce sujet. Mme Hanoune a invité l'Exécutif à ne pas se contenter du statut de spectateur, mais d'agir par anticipation. « Gouverner, c'est prévoir. Il est vrai que l'Algérie, de par ses réserves de change et le remboursement de sa dette extérieure, peut encore résister 4 ans, il n'en demeure pas moins qu'il faut agir par anticipation à travers la création d'un ministère chargé de la planification », a-t-elle suggéré. Estimant que les politiques socioéconomiques mises en place jusque-là, notamment après les correctifs des années 2009 et 2010, ont pu préserver les liens entre le citoyen et l'Etat, la patronne du PT a qualifié de positives les décisions du chef de l'Etat devant la baisse des prix du pétrole. Elle cite, entre autres, le maintien de la politique sociale, le report des projets secondaires et l'instauration de la licence d'importation. Selon elle, ces décisions restent insuffisantes, jugeant nécessaires d'aller vers des mesures plus audacieuses. Louisa Hanoune vise la révision, et pourquoi pas, le gel de l'accord d'association avec l'Union européenne, de l'accord de libre-échange avec les pays arabes et le retour des barrières douanières. Pour la SG du PT, certaines décisions, telle celle relative à la réduction des importations, doivent être accompagnées par la création d'offices pour qu'elles soient plus efficaces. Elle a estimé que pour que la solidarité nationale, dont a parlé le Premier ministre, soit juste et tangible, le gouvernement doit instaurer l'impôt sur la fortune. Elle a, en outre, mis en garde contre tout recul du rythme de création d'emploi, et ce, « quelle que soit la situation financière du pays ». Pour elle, le chômage est une bombe à retardement « qui peut être actionnée à tout moment par des aventuriers ». Pour mener cette politique contre la baisse des prix du pétrole, elle a soutenu que « nous avons besoin d'un gouvernement de salut national composé d'hommes et de femmes intègres et patriotes ». Louisa Hanoune a laissé entendre qu'il y a une intention dans le cadre de la réduction des dépenses, de réduire le nombre de ministères. Par ailleurs, elle a qualifié d'« inacceptable » la décision du gouvernement de reporter à 2016 l'application du nouveau cahier des charges portant importation de véhicules neufs. La patronne du PT s'est exprimée, à l'occasion, sur plusieurs questions, entre autres, la révision de la Constitution. A ce propos, elle dira que « ce projet a trop duré et qu'il est temps de procéder à la réforme tant attendue ».