Algérie

Pour trafic de drogue et conspiration



L’ex-chef de la sûreté de daïra de Maghnia écroué L’affaire de l’ex-chef de la sûreté de daïra de Maghnia, qui a été écroué à la maison d’arrêt de Remchi, mardi 5 septembre, par le magistrat instructeur, pour «trafic de drogue et conspiration», continue d’alimenter le quotidien des citoyens de Maghnia, tant elle sort de l’ordinaire. Tout a commencé il y a quel-ques mois, quand un jeune Maghnaoui, M. Boubekeur, a été réveillé à une heure tardive de la nuit par les éléments de la police judiciaire qui l’ont sommé d’ouvrir la porte de son domicile et de se rendre sans résistance. Il sera rapidement embarqué et inculpé pour trafic de stupéfiants. La preuve matérielle des faits qui lui ont été reprochés est, semble-t-il, une voiture de marque Renault 21 retrouvée bourrée de drogue, ouverte et stationnée en face de son domicile. A son bord, une carte d’identité à son nom. Niant en bloc les accusations, l’inculpé a été auditionné au siège de la sûreté de daïra avant d’être présenté au parquet qui l’a placé sous mandat de dépôt et incarcéré à la maison d’arrêt de Maghnia. L’affaire semblait banale sauf que le jeune Boubekeur aurait été présenté au parquet «sans pièces à conviction». En effet, le véhicule a miraculeusement disparu, ainsi que l’énorme quantité de drogue trouvée dedans. Des sources avancent que cette dernière a été incinérée sans autorisation du parquet alors que l’enquête n’était qu’à son stade préliminaire. Cette célérité à faire disparaître des éléments «compromettants» a donc semé le doute chez les magistrats chargés de cette affaire «sentant de plus en plus la conspiration et la machination». Une enquête discrète sera alors décidée et ouverte en parallèle à la première. Alertés entre-temps, les services de lutte contre les stupéfiants ont mené de leur côté une minutieuse enquête. De ces recherches, il en est ressorti que «les procès-verbaux des auditions ont été trafiqués et remplacés par des faux», et que «des documents officiels ont tout simplement disparu du commissariat». Il en était de même pour les PV des témoins. D’autre part, l’ex-chef de sûreté de la daïra de Maghnia a incarcéré, de la même manière, trois frères, toujours en détention préventive; ce qui lui vaudra une plainte déposée à son encontre par leur mère. Sur la base de tous ces éléments, le magistrat instructeur a auditionné l’ex-chef de sûreté et les éléments de sa brigade. Ceci a conduit à l’incarcération d’un agent de la PJ, la dégradation d’un officier et la mutation à Ghazaouet de l’ex-chef de sûreté. Ce dernier sera par la suite révoqué et écroué par le magistrat instructeur après que la chambre d’accusation a retenu contre lui les chefs d’inculpation de trafic de drogue et conspiration ayant entraîné l’incarcération d’un jeune n’ayant aucun lien avec cette affaire de drogue. B. Soufi


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)