Une centaine de migrants en fuite de Libye sont morts en mer, un navire
de l'Otan ayant refusé de les secourir. Face à la résistance inattendue du
régime, l'OTAN cherche à frapper la tête. Elle l'a déjà tenté en avril dernier
en tuant un fils et trois petits-fils du colonel. L'annonce, démentie par
Tripoli, de la mort de Khamis Kadhafi, le confirme. Pour
sortir de l'impasse, les Occidentaux cherchent à tuer Kadhafi.
Tripoli a démenti, hier, la mort de Khamis, fils
du colonel Kadhafi et chef d'une brigade de choc. Sa mort avec 32 de ses hommes,
dans un raid de l'Otan sur la ville de Zenten avait
été annoncée, tôt le matin, par les rebelles sur la base de rapport
d'espionnage. «Les informations concernant la mort de Khamis
dans un raid aérien de l'Otan sont de très sales mensonges destinés à couvrir
le meurtre de civils dans une ville pacifique», a indiqué à des journalistes un
porte-parole du régime Moussa Ibrahim. L'Otan, plus prudente, a confirmé avoir
accompli des raids sur la ville, sans pour autant confirmer la mort du fils du
colonel. Ce n'est pas la première fois que Khamis
Kadhafi a été donné pour mort par la rébellion.
Elle l'avait annoncé à la fin mars avant d'être promptement démentie par
le gouvernement. L'attaque de l'Otan est intervenue quelques heures après le
passage d'un groupe de journalistes à Zenten où ils
ont constaté que contrairement aux affirmations de la rébellion, la ville était
toujours entre les mains des forces gouvernementales. L'Otan qui a confirmé
avoir mené deux raids jeudi soir sur Zenten s'est
fendu d'un laïus affirmant qu'elle ne «cible pas des individus en particulier».
En réalité, la résistance imprévue par les stratèges militaires occidentaux des
forces gouvernementales libyennes pose un sérieux problème aux Occidentaux.
Enlisement
La stratégie des Occidentaux d'exercer une pression militaire pour
favoriser les défections a rapidement atteint ses limites. Le colonel Kadhafi
dispose manifestement de suffisamment de soutien pour tenir depuis plus de
quatre mois alors que les militaires et les politiques occidentaux pensaient à
une opération réglée en quelques semaines. C'est bien en semaines et non en
mois qu'on estimait la chute de Kadhafi même si Alain Juppé, ministre français
des Affaires étrangères affirme qu'«on ne peut pas parler d'enlisement. Ça fait
cinq mois que nous intervenons, personne n'a jamais parlé de guerre éclair». Le
même Juppé ajoute : «Sans doute avons-nous sous-estimé la résistance des forces
de Kadhafi mais il n'y a pas enlisement». Cela s'appelle jouer sur les mots. En
réalité, il y a bel et bien un enlisement. Et c'est pour cela que la
liquidation de Kadhafi et ses fils pourraient être perçu par les Occidentaux
comme le moyen d'abréger la guerre. La liquidation de Kadhafi entraînerait -c'est
probable- une accélération de la déconfiture du régime et amènerait les
militaires loyalistes à composer avec la rébellion. Celle-ci, il ne faut pas
l'oublier, est composée en bonne partie par des membres du régime. Il est de ce
fait hautement probable que le raid contre la caserne Al Aziziya
qui a coûté la vie le 30 avril dernier, à Seif Al Arab et à trois de ses enfants n'avait rien d'un dommage
collatéral. Il ciblait directement le colonel Mouammar Kadhafi au lendemain
d'un discours où il annonçait qu'il ne quitterait jamais la Libye. «Je ne quitterai pas
mon pays et je m'y battrai jusqu'à la mort», avait déclaré M. Kadhafi
refroidissant ainsi toutes les spéculations sur son éventuel départ dans un
autre pays. C'est une «opération visant à assassiner directement le dirigeant
de ce pays», avait déclaré Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement libyen
en précisant que c'est «désormais la loi de la jungle», a-t-il ajouté.
La solution par la mort de Kadhafi
A l'époque déjà dans un discours prêt à l'emploi, le général Charles
Bouchard, commandant en chef de l'opération de l'Otan affirmait : «Nous ne
visons pas les individus». En réalité, ce qui rend l'enlisement délicat à gérer
pour les régimes occidentaux est le fait que leurs opinions publiques ne
supportent pas les coûts financiers de la guerre alors que les économies
européennes vivent dans une situation de krach rampant. Dans un tel contexte, les
militaires de l'Otan avec l'aval des politiques, ne laisseront pas passer
aucune opportunité d'abréger les choses en tuant Kadhafi, ses fils et son chef
du renseignement. Si ces derniers sont toujours en vie, cela ne tient pas au
fait que l'Otan ne «cible pas les civils», mais au fait qu'ils se cachent bien.
En s'empressant d'annoncer – à tort semble-t-il la mort de Khamis
Kadhafi qui agit en chef militaire opérationnel, la rébellion semble exprimer
tout haut ce que l'Otan tente de faire : liquider le noyau du pouvoir de
Tripoli ou de Bab Al Aziziya.
L'Otan dont un navire a refusé de porter secours en mer à des migrants en fuite
de Libye : une centaine de morts au moins selon une rescapée marocaine. L'Italie
a demandé une «enquête formelle» à l'Otan. Parions que l'Otan enquêtera et
sortira une des phrases stéréotypée genre «nous sommes
en Libye pour secourir les civils».
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Posté Le : 06/08/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salem Ferdi
Source : www.lequotidien-oran.com