POUR SON ROMAN SANS VOILE, SANS REMORDS Leïla Aslaoui distinguée par le jury de Maghreb-Méditerranée

Le jury de Maghreb- Méditerranée (Paris, France) vient de décerner le prix Mention spéciale au livre Sans voile, sans remords de Leïla Aslaoui, paru en mars 2012 chez les éditions Dalimen (Alger). Le jury parisien a jugé le roman de l'Algérienne «émouvant et bien écrit».
Le roman est basé sur des faits réels. L'auteure raconte l'histoire de Bahidja Nihari, son ex-camarade du lycée Frantz-Fanon de Bab-El-Oued, retrouvée par hasard des années plus tard errant dans les rues d'Alger. Drapée dans un djilbab (tchador) noir, Bahidja est méconnaissable. Elle se met à raconter sa vie à Leïla Aslaoui, tout en l'invitant à s'en inspirer pour construire la trame de son prochain roman. Après plusieurs rencontres entre les deux femmes, Bahidja Nihari vide tout ce qu'elle à sur le cœur. Après avoir interrompu ses études sur ordre de sa mère et de ses frères qui ne voyaient en elle qu'une fille dévergondée, cette brillante élève se retrouve cloîtrée entre quatre murs. Afin de se libérer de cette prison, elle accepte d'épouser un riche homme d'affaires de 14 ans son aîné. Sans regrets, elle va se consacrer à son foyer et à son rôle de mère. Elle pense souvent à sa sœur Nouria disparue durant la guerre de Libération. Les années passent. Un jour, à Paris, Bahidja retrouve sa sœur Nouria. Mais ce bonheur ne durera pas longtemps. Son fils Redouane, qui a été enrôlé dans les rangs du GIA, surgit dans la maison où toute la famille fête ses retrouvailles et sème la mort. Bahidja, seule rescapée de ce «famicide», décide de porter un voile noir. C'est sa manière à elle de se punir d'avoir enfanté un monstre, «un pitbull», comme elle l'appelle. Leïla Aslaoui est née à Alger en 1945. Après une longue carrière dans la magistrature, elle a été ministre de la Jeunesse et des Sports (1991-1992) puis ministre de la Solidarité nationale d'avril 1994 jusqu'a sa démission en septembre de la même année. Son mari a été assassiné dans son cabinet de chirurgie dentaire par des islamistes le 17 octobre 1994. Parmi ses œuvres littéraires figurent Dame Justice, un essai paru chez ENAL (Alger) en 1989, le recueil de nouvelles Dérives de justice(Bouchène‚ Alger‚ 1990) et Le cartable bleu(Dalimen, 2011).