Le premier constructeur automobile américain General Motors a annoncé lundi une sévère cure d'amaigrissement à coups de milliers de suppressions d'emplois, pour économiser 6 milliards de dollars et être plus compétitif dans un secteur en pleine révolution.Au total, GM va supprimer en 2019 15% des emplois du groupe en cessant la production sur sept sites: un à Oshawa au Canada, quatre aux Etats-Unis et deux en dehors de l'Amérique du Nord. A fin décembre 2017, le dernier décompte disponible, GM employait 180 000 personnes dans le monde mais le groupe n'a donné aucune indication sur le nombre exact de postes supprimés. "Les mesures que nous prenons aujourd'hui nous permettent de poursuivre notre transformation pour être plus agiles, résistants et profitables", a affirmé la P-DG Mary Barra, citée dans un communiqué. "Nous sommes conscients du fait qu'il nous faut anticiper sur les changements du marché et les goûts des consommateurs pour que notre entreprise soit bien positionnée pour connaître le succès sur le long terme". Les investisseurs ont apprécié la nouvelle: l'action GM s'envolait de près de 6% à 16H45 GMT. En revanche, Donald Trump devrait moyennement apprécier, lui qui a fait de la préservation des emplois industriels son cheval de bataille et a déclenché des hostilités commerciales avec les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis pour les préserver. Le puissant syndicat UAW joue d'ailleurs lui aussi sur le registre de "l'Amérique d'abord" cher au président. "Cette décision inique de GM de réduire ou stopper la production dans des usines américaines, tout en démarrant ou augmentant la production dans des usines au Mexique ou en Chine pour ensuite vendre aux consommateurs américains, est une façon d'agir profondément dommageable pour les salariés américains", a dénoncé Terry Dittes, le responsable de l'UAW pour GM.
Economies pour investir
Ce traitement de choc doit permettre à General Motors de faire 6 milliards de dollars d'économies d'ici la fin 2020. Parmi le personnel supprimé, General Motors s'attaque en particulier au management qui devrait être réduit d'un quart pour alléger le processus de décision.
General Motors a aussi indiqué que ces actions allaient peser sur les performances financières du dernier trimestre de 2018 et le premier de 2019. Le montant de la charge exceptionnelle s'élèvera à entre 3 et 3,8 milliards de dollars. Mais pour autant, la P-DG a insisté sur le fait que le constructeur automobile "voulait être sûr d'investir" en particulier dans les véhicules autonomes, électriques, etc à un moment où le marché automobile nord-américain va ralentir. A l'instar de Ford, GM a l'intention de concentrer sa production sur les véhicules les plus profitables comme les pick-up (camionnettes à plateau) et les SUV. "Certains véhicules ne seront plus disponibles en Amérique du Nord", a indiqué Mme Barra, comme par exemple la Chevrolet Cruze, un modèle qui est vendu à moins de 17 000 dollars dans sa version de base.
Trudeau déçu
L'annonce de la cessation de la production sur le site d'Oshawa dans l'Ontario, qui emploie plusieurs milliers de personnes, a provoqué une onde de choc au Canada et le Premier ministre lui-même a réagi très vite. "Depuis des générations, les travailleurs de GM sont le c?ur et l'âme d'Oshawa", ville située à une soixantaine de km à l'est de Toronto, a dit M. Trudeau sur Twitter. "Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider les familles visées à se remettre sur pied. Hier, j'ai parlé à Mary Barra de GM pour lui exprimer ma profonde déception à l'égard de la fermeture de l'usine", qui emploie environ 2 500 salariés.
Outre le site d'assemblage d'Oshawa, General Motors veut cesser les activités sur quatre sites aux Etats-Unis (deux dans l'Ohio, un dans le Maryland ainsi qu'un site d'assemblage à Détroit). Deux autres sites seront fermés en dehors d'Amérique du Nord, mais GM n'a pas encore précisé lesquels. Le groupe avait déjà annoncé précédemment la fermeture l'année prochaine de l'usine de Gunsan en Corée.
Trudeau dit sa "profonde déception"
Le Premier ministre canadien Justin Trudeau a exprimé lundi sa "profonde déception" après l'annonce par le constructeur automobile américain General Motors (GM) de la fermeture de sept sites d'ici fin 2019, dont son usine d'Oshawa au Canada. "Depuis des générations, les travailleurs de GM sont le c?ur et l'âme d'Oshawa", ville située à une soixantaine de km à l'est de Toronto (Ontario), a indiqué M. Trudeau sur son compte Twitter. "Nous ferons tout en notre pouvoir pour aider les familles visées à se remettre sur pied. Hier, j'ai parlé à Mary Barra (P-DG) de GM pour lui exprimer ma profonde déception à l'égard de la fermeture de l'usine". L'impact de cette décision sera "dévastateur" pour la ville d'Oshawa, a dit le ministre canadien du Développement économique, Navdeep Bains, en affirmant qu'Ottawa examinait "toutes les options" à sa disposition.
Cette annonce de fermeture n'est pas "une fatalité", a estimé pour sa part Jerry Dias, président du syndicat Unifor, qui représente les travailleurs de l'usine d'Oshawa. "Oshawa a été dans cette situation auparavant, sans produit à l'horizon et nous avons réussi à défendre efficacement la poursuite des opérations. Nous nous battrons vigoureusement pour maintenir ces emplois bien rémunérés dans le secteur de l'automobile", a-t-il dit dans un communiqué. Inaugurée en 1953, l'usine d'Oshawa, qui emploie environ 2 500 salariés syndiqués, assemble les berlines Chevrolet Impala, Buick Regal et Cadillac XTS et le SUV Equinox. Ré-outillé ces dernières années moyennant un investissement de 500 millions de dollars canadiens (333 M d'euros), le site est aussi depuis février le lieu d'assemblage final des pick-up Chevy Silverado et GMC Sierra. C'est également le seul du groupe en Amérique du Nord à assembler à la fois des voitures et des camions légers, selon le syndicat Unifor. GM emploie au total 23 000 personnes au Canada, dont environ 8 000 dans ses trois usines, dont celle d'Oshawa, ville où est également situé son siège social canadien.
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Posté Le : 28/11/2018
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Le Maghreb
Source : www.lemaghrebdz.com