Pour répondre à la demande croissante : La nécessité d'augmenter la production agricole réitérée par M.Benaïssa

Le secteur de l'agriculture doit augmenter davantage la production et le rendement, notamment dans les filières stratégiques, pour répondre à la demande croissante, a indiqué dimanche à Alger le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa.Sur le plan démographique, quelque 5,5 millions d'habitants vont s'ajouter d'ici 2020 à la population actuelle de l'Algérie qui est de 37,9 millions d'habitants. Alors "la production doit augmenter pour répondre à cette demande croissante", a souligné le ministre lors de la réunion trimestrielle d'évaluation des contrats de performances. Pour les céréales, le défi est de hisser le rendement à l'hectare à, au moins, 30 quintaux/ha durant les cinq prochaines années contre 18 qx/ha en moyenne actuellement et 6 q/ha en 1962, a tenu à rappeler M. Benaïssa. "La superficie céréalière est toujours la même (3,4 mls ha), et tout doit se jouer sur le rendement", a-t-il soutenu. Il a instruit les cadres de son secteur de mobiliser les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs en généralisant notamment le système d'irrigation économiseur d'eau et l'augmentation de la production des semences certifiées. L'autre filière stratégique qui doit améliorer davantage ses performances, la pomme de terre. Après avoir dépassé l'objectif des 40 millions q/an, la production devrait atteindre 60 millions q durant les prochaines années. Le bilan des contrats de performances de la saison 2012/2013 fait état d'une production de 32 millions q récoltés à ce jour contre un objectif de 31,6 millions qx, alors que la récolte de saison se poursuit jusqu'à fin août. Cette production tient compte aussi bien de "la croissance de la consommation que des besoins de l'industrie agroalimentaire et des perspectives d'exportation dont certains opérateurs commencent à s'y mettre", selon le ministre. Les besoins alimentaires de l'Algérie en viandes rouges nécessitent une mobilisation des acteurs pour développer les parcours afin d'améliorer la production et la productivité. Le ministre a estimé que la régularisation du foncier et le recentrage des outils de production et d'intervention devraient encourager l'investissement dans le secteur durant les cinq prochaines années. Il a relevé, par ailleurs, des lenteurs dans l'implication des universités locales dans la dynamique que connaït le secteur agricole, alors que la demande exprimée par les agriculteurs envers les nouvelles technologies ne cesse d'augmenter. Le ministre a instruit ses cadres de mettre en œuvre l'instruction du Premier ministre de réaliser des lycées agricoles au Sud. "Il faut mobiliser tous les moyens pour faciliter l'accès des agriculteurs à la formation", a-t-il dit.

Bonnes performances pour l'oléiculture et l'agrumiculture en 2013
La production agrumicole et oléicole a enregistré de bonnes performances durant la saison 2012/2013, selon un bilan des contrats de performances publié dimanche par le secteur de l'agriculture et du développement rural. Pour la filière des agrumes, la production enregistrée lors des 9 mois de la saison actuelle (qui commence le 1eroctobre 2012) est estimée à 12,1 millions de quintaux contre 10,9 millions q lors de la campagne précédente, au-dessus des objectifs des contrats de performances pour la saison actuelle. "C'est la première fois que la production agrumicole atteint ce seuil", indique le directeur des statistiques agricoles au ministère, Hocine Abdelghafour lors de la réunion trimestrielle des cadres du secteur consacrée à l'évaluation des contrats de performances des 9 premiers mois de la saison agricole 2012/2013. Les wilayas de Blida, de Mostaganem et de Relizane ont réalisé à elles seules 75% de la production nationale. En outre, la production oléicole a atteint, quant à elle, 5,8 millions de q lors de la présente campagne contre 3,92 millions qx la saison précédente. Selon M. Abdelghafour, 62% de cette production sont des olives à l'huile. "C'est l'une des meilleures campagnes", a-t-il affirmé. Le même bilan fait état d'une hausse de la production maraîchère qui a atteint 65,6 millions qx lors des trois trimestres de la saison contre un objectif global annuel de 90 millions qx. La production des viandes blanches est passée de 2,62 millions qx lors des trois trimestres de la saison 2011/2012 à 3,2 millions qx durant la même période de la campagne en cours. Des négociations sont en cours entre l'interprofession avicole et le ministère de l'Agriculture pour la reconduction de la suppression de la TVA et des droits de douanes sur les matières premières importées, a indiqué le ministre, Rachid Benaïssa. Cette mesure a été prise en août 2012 après le renchérissement des prix du maïs et soja sur le marché international. Elle devrait prendre fin le 1er août prochain et sa reconduction repose sur l'engagement des professionnels à structurer davantage la filière.

Droit de jouissance : 218.000 dossiers déposés
Sur un autre registre, Rachid Benaïssa a indiqué que le nombre d'exploitants ayant déposé leurs dossiers pour convertir le droit de jouissance des terres agricoles privées de l'Etat a atteint 218 000. Sur les 219 000 exploitants concernés par cette mesure, qui va changer le droit de jouissance perpétuel par une concession dont la période est limitée dorénavant à 40 ans, 218.000 ont déposé leurs dossiers au niveau de l'Office national des terres agricoles, a indiqué le ministre en marge de la réunion trimestrielle d'évaluation des contrats de performances. Sur les 218 000 dossiers, l'administration relève 39 000 dossiers non conformes qui devraient passer à l'examen des commissions de wilaya.
Le ministre a révélé également que 2 000 exploitants sont dans une situation "difficile" qui s'explique selon lui par des contentieux, des détournements ou des cas de différence de superficie. Ces contentieux sont à l'origine du retard qu'accuse l'opération de remise des actes de concession par les services des Domaines, selon des sources proches du ministère. A fin mai 2013, plus de 69 037 actes de concession ont été remis, en plus des 16 405 actes soumis actuellement à la formalité d'enregistrement au niveau des impôts et à la publication foncière.