Algérie

Pour rentrer dans leurs frais Les producteurs de lait cru veulent plus



La question relative à la valorisation de la marge de soutien de l'Etat au profit des producteurs de lait cru, fixée à 7 dinars pour chaque litre produit, est actuellement à l'étude au niveau du gouvernement, a indiqué, avant-hier à Oran, M. Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du développement rural, en marge d'une tournée d'inspection et de travail dans la wilaya qu'il a entamée par la visite d'un centre d'élevage de vaches laitières implanté dans la commune de Tafraoui. «Soyez confiants. Il ne faut pas devancer les événements. Le dossier a été ouvert et se trouve actuellement entre les mains du gouvernement», a affirmé M. Barkat en réponse aux préoccupations de l'Association nationale des producteurs de lait cru, exprimées par la voix de son président M. Benchakour Mahmoud. Le ministre de l'Agriculture a tenu à souligner à ce propos que l'Etat continuera à soutenir le prix du lait pour garantir à l'ensemble des Algériens un prix abordable du sachet de lait. Se basant sur les résultats d'une étude réalisée par les producteurs nationaux de lait cru, et dont les données ont été déjà transmises au gouvernement, l'association des producteurs de lait cru estime, en effet, que ce produit n'est actuellement pas à sa valeur exacte. Selon cette étude, le prix de revient d'un litre de lait cru tourne autour des 58,75 dinars, alors que son prix de vente aux unités de transformation est limité à 25 dinars, soit une perte sèche de l'ordre de 33,75 dinars pour chaque litre de lait produit. Pour optimiser le niveau de rentabilité de l'exploitation, il y a lieu de garantir aux producteurs de lait cru un prix de 58,75 dinars le litre, estime-t-on selon cette même étude. Dès lors, précise-t-on, le soutien de l'Etat, au lieu d'être de 7 dinars pour chaque litre, devrait s'élever à 33,75 dinars. L'Association nationale des producteurs de lait cru estime que l'Etat aurait tout à gagner en encourageant les producteures de lait cru sur la base d'un soutien juste et équitable. Selon les statistiques du ministère de l'Agriculture de 2007, l'effectif de bovins laitiers avoisine les 135.000 têtes. L'augmentation de cet effectif en velles, selon l'étude, sera de près de 67.500, parmi lesquelles environ 50.000 génisses arriveront à maturité pour produire à leur tour quelque 150 millions de litres par an. Cela engendrerait également, ajoute la même source, la création de 5.000 emplois tous les 18 mois et une économie en devises de 10 millions d'euros par an, sachant que la valeur d'une génisse à l'importation est de 2.000 euros. Ce calcul, précise-t-on, couvre un cycle de 18 mois qui, s'il était encouragé et bien accompagné, engendrerait une croissance exponentielle, qui non seulement réduirait la facture relative à l'importation de la poudre de lait, mais permettrait aussi une augmentation plus conséquente de la production de lait cru, avec en perspective l'autosuffisance. Par ailleurs, et en marge du lancement officiel de la campagne nationale de reboisement à l'occasion de la Journée nationale de l'arbre, M. Barkat a prôné à partir d'Oran un «reboisement utile» qui participerait à l'économie nationale, selon la nouvelle politique du secteur en matière de valorisation du patrimoine forestier. «Il faut privilégier les espèces d'arbres qui s'adaptent bien avec le climat en Algérie, mais aussi celles qui, comme les oliviers, les figuiers ou encore les caroubiers, peuvent apporter un précieux apport à l'économie nationale», a indiqué M. Barkat. Le ministre a appelé à ce propos les responsables des Conservations de forêts à promouvoir l'investissement dans ce type d'activité à travers la concession de parcelles de terrains forestiers au profit des jeunes. Lors d'un point de presse, où il a abordé l'état de l'agriculture, M. Saïd Barkat a estimé que son secteur est aujourdhui le premier pourvoyeur d'opportunités d'emplois pour la main-d'oeuvre avec près de 1.160.000 travailleurs recensés. La production annuelle du secteur, toutes filières confondues, qui était de l'ordre de 400 milliards de dinars, atteint aujourd'hui, a-t-il dit, l'équivalent de 9 milliards de dollars. M. Barkat a souligné, par ailleurs, que la production céréalière est passée de 12 millions de quintaux en 1999 à 43 millions de quintaux au cours de la campagne 2007. La même tendance de développement est constatée pour ce qui est de l'arboriculture dont le patrimoine a été multiplié par deux au cours de ces dernières années. Ces résultats ont été réalisés, a-t-il indiqué, grâce à la volonté de l'Etat qui a consacré au secteur, dans le cadre du programme de soutien à la relance économique et du Fonds de développement des Hauts Plateaux, un apport de 360 milliards de Dinars.


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