Algérie

Pour relier l'Est à l'Ouest d'Oran: La 2e section du 5e périph à l'étude en attendant le dégel du projet



La deuxième tranche du 5e bou levard périphérique, cette liaison autoroutière censée être la ceinture la plus excentrique du Grand Oran, fait actuellement l'objet d'une étude «globale et approfondie», a-t-on appris auprès de la direction des Travaux publics. Il s'agit de la conception d'un tracé autoroutier de 14 km entre El-Kerma, où se termine la première section déjà en service depuis 4 ans, et Misserghine, et ce pour boucler la boucle et relier ainsi l'Est à l'Ouest d'Oran d'un seul trait. Pour mieux comprendre le mobile et l'enjeu de cette étude, il faut rappeler que seule la première tranche longue de 21 km du 5e périphérique, dit aussi la 2e rocade, d'un tracé total de 35 km, a été réalisée et ouverte à la circulation à la mi-2020. Ce segment initial s'étend de Bir El-Djir à El-Kerma à hauteur du marché de gros de fruits et légumes, où un carrefour giratoire a été aménagé pour les besoins d'interconnexion de cette nouvelle desserte avec la RN4 et l'Autoroute Est/Ouest.

UN TRAFIC DE CHEMIN VICINAL SUR UN PÉRIPH À VOIE EXPRESS

Le reste du projet, c'est-à-dire le 2e tronçon El Kerma-Misserghine, sur 14 km, a été carrément gelé au fort de la conjoncture d'austérité d'alors. Menée à bout au forceps, non sans bouffer plus d'argent qu'il n'en fallait à la faveur d'avenants en cascade, et «amputée» par-dessus le marché d'une partie de son corps, la 2e rocade d'Oran a connu la mi-juillet 2020 une cérémonie pompeuse de couper du ruban comme pour fêter une prouesse, qui n'en était pas loin s'en faut. Puis rien ou presque: des installations complémentaires en net déphasage, un entretien « à minima » et, pour finir, un trafic au compte-gouttes. Sans qu'on ait besoin de recourir à un comptage automatique de véhicules, il est clair à vue d'œil que le flux sur le 5e «périph» est jusqu'ici insignifiant par rapport au gabarit de cette liaison autoroutière et à ses objectifs.

Cette boucle, qui n'en est pas encore puisqu'étant à moitié réalisée, dont on attendait surtout un effet désengorgeant et un rôle d'axe structurant de la zone d'expansion urbaine et économique de l'agglomération d'Oran, orientée vers sa zone Est, a plus que déçu. Sans vouloir caricaturer, on a là sur ce grand périph au statut de voie express la plus excentrée du réseau autoroutier local, un trafic de chemin vicinal de rase campagne.

Un gros investissement pour un si petit impact. Il est évident que tout cela est dû à l'inachèvement de cette infra, qui attend toujours «sa suite » pour remplir la fonction pour laquelle elle a été conçue à l'origine. Le lancement d'une étude pour la 2e tranche du projet est un pas positif dans ce sens. Un pas positif, sans plus. Il faut en effet temporiser et ne pas s'emballer car entre l'étude et l'inscription de l'opération, il y a loin de la coupe aux lèvres.

Bien de programmes, tous secteurs et chapitres confondus, avec études ficelées, traînent au fond d'un tiroir faute d'un quitus des instances financières centrales. Et les organismes étatiques solliciteurs de ces opérations d'investissement public ont beau en demander l'inscription en réalisation, alors même que leurs études de maturation ont été validées et approuvées, ils peuvent toujours courir le plus souvent.

FICELER L'ÉTUDE ET ATTENDRE DES JOURS MEILLEURS

Ce n'est pas un secret de Polichinelle : le processus de budgétisation d'un programme public a d'autant moins de chances d'aboutir que son coût financier est élevé. Justement, l'un des éléments qui sera fixé par l'étude de la 2e tranche du 5e périph, confiée à l'Organisme national de contrôle technique des travaux publics (CTTP), le coût estimatif du projet, ou le devis. Selon nos sources, l'étude ne sera pas une chose aisée, dans la mesure où il est question d'un passage obligé du tracé de 14 km de très près de la Grande Sebkha d'Oran et du périmètre de sécurité de l'Aéroport international Ahmed Ben Bella. En attendant, le phénomène logique de rabattement graduel sur le 5e périph n'est pas observé. On pensait au tout début que par effet de vases communicants, le trafic aura tendance à s'équilibrer sur les périphériques du réseau routier local au fur et à mesure qu'augmentera le flux transitant par la 2e rocade. Et que par effet résorbant, le rabattement sur cette «nouvelle» connexion allégera progressivement la tension sur le 4e périphérique (la 1e rocade), en particulier. Il n'en est rien. Pour l'heure en tout cas. Ce projet inscrit dans le cadre du PCSC, exercice 2011, a pour vocation de relier les différentes communes de la région par la bretelle autoroutière d'Oran, d'assurer le raccordement avec la (future) liaison autoroutière entre le port d'Oran et Belgaïd, de connecter l'Est à l'Ouest d'Oran, en desservant 7 agglomérations (Misserghine, El Kerma, Sidi Chahmi, El Braya, Hassi Bounif, Sidi El Bachir et Belgaïd). Il faut savoir aussi que l'AP final de ce projet avoisine les 1.100 milliards de cts, rien que pour son premier maillon Bir El Djir-El Kerma.




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