Algérie

Pour réduire le nombre de victimes des accidents de la circulation


Pour réduire le nombre de victimes des accidents de la circulation
Chaque année près de 3 000 personnes meurent dans des accidents de la circulation. Un chiffre qui pourrait être réduit considérablement grâce aux interventions de premiers secours. Une quetion se pose. Est-il nécessaire d'introduire l'obligation de formation des gestes de premiers secours dans la préparation du permis de conduire ' La formation des candidats au permis de conduire aux gestes de premiers secours était, d'ailleurs, l'une des recommandations de la journée d'études sur la sécurité routière, organisée, cette semaine, à Alger.4 540 personnes ont perdu la vie et 69 582 autres ont été blessées dans 42 864 accidents de la circulation en 2013. Ces accidents font perdre à l'Algérie 100 milliards de dinars annuellement, selon le premier responsable du secteur des transports, Amar Ghoul.Le bilan des accidents de la circulation est de plus en plus lourd. Outre le nombre des victimes, ces bilans sont assombris par le nombre de personnes qui survivent avec des handicaps.Pire encore, certains cas de handicaps et des cas des blessés aggravés sont causés par de mauvaises manipulations de la part des citoyens. Lesquels en tentant de porter secours aux victimes sans avoir la maîtrise des gestes élémentaires de premiers secours, leur portent préjudice.Former les citoyens usagers de la route à la conduite à tenir face à un accident de la circulation et aux blessés en détresse qui meurent avant l'arrivée des secours est indispensable, selon les associations, la Protection civile et la Fédération des auto-écoles, pour réduire le nombre de victimes sur nos routes.C'est pourquoi, lors de la journée d'études consacrée à l'enrichissement de la politique nationale de sécurité routière, organisée au cours de cette semaine par le Centre de sécurité et de la prévention routière et le ministère des Transports, les participants ont interpellé le gouvernement sur la formation aux gestes qui sauvent.«Lorsque nous ne maîtrisons pas les notions élémentaires de premiers secours, le témoin ne doit pas toucher à la victime» conseillent les spécialistes qui interpellent les témoins d'un accident à appeler, plutèt, les secours et signaler le lieu de l'accident.Protection civileConscients de l'importance de la chose, les services de la Protection civile ont, depuis 2010, initié des cours de formation aux premiers secours au grand public. Le lieutenant Bernaoui est formel : l'introduction de la formation de secourisme routier pour les candidats au permis de conduire permettrait de réduire considérablement le nombre de victimes des accidents de la circulation. Il s'agit, selon lui, d'enseigner des gestes simples qui peuvent sauver des vies en cas d'accident sur la route.Alerter, baliser, réanimer, compresser et sauvegarder, sont les cinq gestes universels de secourisme. Il s'agit, par exemple, de savoir comment ventiler les voies aériennes. Quand un blessé inconscient est dans sa voiture, il faut lui relever délicatement le menton pour qu'il ne soit pas en détresse respiratoire.Savoir comment positionner la tête de la victime délicatement vers l'arrière, afin de libérer le fond de gorge et permettre le passage de l'air et donc une meilleure ventilation.Il faut donc, apprendre à agir correctement sans utiliser de manœuvre brutale au cours de ces quelques minutes déterminantes avant l'arrivée des secours. Autre exemple?: apprendre à comprimer une plaie, c'est-à -dire appuyer dessus pour limiter ou empêcher l'hémorragie. Enfin, troisième geste essentiel: savoir installer le blessé. S'il est allongé sur le dos, il faut le mettre sur le cèté.La position latérale de sécurité est qualifiée de position de sauvegarde, car elle évite l'inondation pulmonaire en cas de régurgitation ou de vomissement. Selon le lieutenant Bernaoui, les témoins d'un accident doivent être initiés à la formation pour savoir, entre autres, dégager la victime et éliminer les dangers qui entourent la victime pour éviter d'autres dégâts. Dans le cas contraire, le citoyen doit s'abstenir, car souvent, a-t-il indiqué, il est à l'origine des cas de handicaps et de décès.La direction générale de la Protection civile a formé jusque-là plus de 50?000 secouristes. Ces derniers, souligne le lieutenant Bernaoui, sont enregistrés et disposent d'attestations leur permettant d'intervenir en cas de nécessité.Fédération nationale des auto-écolesLe président de la Fédération nationale des auto-écoles, M. Aoudia, se dit favorable à l'introduction de la formation des premiers gestes de secours aux candidats au permis de conduire. «Nous avons toujours dénoncé l'absence de formation de secourisme dans le code de la route.Nous avons déjà soumis cette proposition au ministre de tutelle pour introduire en plus des 25 séances de code et des 30 séances de conduite dispensées actuellement au candidat au permis de conduire, la formation des futurs conducteurs aux gestes d'urgence face aux détresses mais nous n'avons pas reçu de réponse», a souligné le porte-parole des auto-écoles.Association El Baraka de soutien aux personnes handicapéesLa présidente de l'association El Baraka, Mme Flora Bouberghout, a rappelé que la proposition a été soumise au ministre de tutelle lors de la journée d'études sur la prévention routière, organisée lundi dernier à l'hètel Hilton, à Alger. «Nous sommes convaincus que cette formation, accompagnée par d'autres mesures comme la sensibilisation, la multiplication des radars et l'obligation d'équipement des véhicules notamment les poids lourds de mouchard, permettrait de réduire le nombre de victimes de la violence routière», a-t-elle soutenu.Témoignage de la présidente de la Fédération algérienne des handicapés moteurs (FAHM)Mme Maâmeri Atika, présidente de la Fédération algérienne des handicapés moteurs qui, elle-même, est une victime d'un accident de la circulation qui a fait d'elle une handicapée moteur, dit se retrouver dans cette situation en raison d'une mauvaise manipulation de secourisme.Selon elle, la formation des futurs conducteurs au secourisme est essentielle. «Ayant été victime d'un accident de la circulation, je me suis retrouvée avec un traumatisme crânien.En attendant les secours, des citoyens, pensant bien faire m'ont soulevée, un geste suite auquel je me suis retrouvée sur un fauteuil roulant», a-t-elle raconté.


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