Algérie

Pour réduire l'écart avec Boeing : Airbus à la chasse aux commandes



Airbus a recherché activement des contrats auprès des sociétés de location d'avions ces dernières semaines pour tenter de réduire l'écart entre ses commandes et celles de son rival Boeing, tandis que des experts se demandent si l'avionneur européen a atteint son objectif annuel de livraisons.
L'issue de ces récentes discussions avec des sociétés de leasing pourrait avoir une incidence dans la course aux commandes avec Boeing, plus serrée que prévu en 2018. Airbus peut s'appuyer sur une récente série de commandes pour l'A220, l'ex-CSeries de Bombardier qu'il a acquis en juillet, mais il est distancé par Boeing à périmètre constant.
Quant à l'objectif de livraisons, c'est un indicateur fiable des bénéfices et un baromètre des tensions au niveau de la chaîne logistique. Selon certaines sources industrielles, Airbus n'atteindra probablement pas l'objectif des 800 avions (782 sans compter le A220 canadien). Mais selon d'autres, le constructeur européen pourrait encore créer la surprise à la suite de livraisons tard le 31 décembre qui n'avaient pas été prévues. L'agence Bloomberg a rapporté jeudi qu'Airbus avait livré en 2018 plus de 790 avions et moins de 800 avions.
En Bourse, l'action Airbus a rebondi de 4,81% vendredi après avoir perdu jusqu'à 7,9% jeudi en raison de doutes sur les livraisons et de ce que des négociants ont décrit comme une possible erreur de courtage.
Dans un message de nouvel an aux personnels, le directeur des activités d'avions commerciaux d'Airbus Guillaume Faury, désigné pour succéder en avril prochain à Tom Enders à la tête du groupe, a été positif pour 2018 tout en ajoutant qu'il fallait améliorer l'exécution industrielle et la qualité. Même si les données officielles ne seront pas annoncées avant quelques jours, "toute notre équipe mérite de vives félicitations", a-t-il déclaré. Airbus doit annoncer ses chiffres commerciaux définitifs de 2018 le 11 janvier mais sans la traditionnelle conférence de presse annuelle qu'a organisée pendant des années John Leahy, l'ancien directeur commercial du groupe.
La publication des résultats financiers complets de 2018 est prévue le 14 février.

Démarches en Chine
Dans la course aux nouvelles commandes, la société irlandaise de leasing SMBC Aviation était en pourparlers avec Airbus dans la toute fin de 2018 et semblait sur le point de signer une commande pour accroître sa flotte de monocouloirs de plusieurs dizaines d'appareils, selon des sources industrielles.
SMBC Aviation et Airbus se sont refusés à tout commentaire.
Airbus aurait aussi fait des démarches en Chine, où il a un accord en instance avec la société de leasing ICBC pour 80 appareils.
Une promesse de commande avait été annoncée lors du salon aéronautique de Farnborough en juillet dernier mais le nom de l'acheteur n'a jamais été officiellement révélé et la commande ne figure pas encore dans les registres d'Airbus.
Des sources au fait de ce dossier l'avaient à l'époque associée à ICBC Leasing, l'une des entreprises chinoises du secteur en forte croissance.
Un accord similaire pour 100 avions destinés au chinois Avolon, qui avait été gardé secret en attendant de voir comment évolueraient les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, a été confirmé en décembre.
Airbus et Boeing se tournent généralement vers les sociétés de leasing pour rester à flot lorsque les inquiétudes économiques dissuadent les compagnies aériennes de passer commande. Mais les financiers qui contrôlent actuellement environ la moitié de la flotte mondiale choisissent soigneusement leur moment pour profiter des rabais les plus importants.
A fin novembre, Airbus affichait 380 commandes nettes au titre de 2018, auxquelles il a depuis ajouté les 100 appareils destinés à Avolon et deux accords aux Etats-Unis pour un total de 120 A220. Boeing a fini le mois de novembre avec 690 commandes nettes et n'a pas annoncé de nouvelle commande ferme depuis.


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