Algérie

Pour qui sonne le glas ?


Ce n?est pas encore la démence et démesure comme à Tamanrasset où l?hydre sème la panique. Il semble qu?en cette cité lointaine, l?irrationnel le dispute à l?hystérie. Pour les bourses modestes, c?est Waterloo. Un vrai cauchemar. Faut-il pour autant, pour ce qui nous concerne, remercier la providence et nous accommoder d?une mercuriale plutôt mi-figue mi-raisin ? Il souffle dans les marchés d?Alger le chaud et le froid. Le jugement est partagé, voire ambigu en ces premiers jours de jeûne. Des consommateurs infortunés sont confrontés à leur corps défendant au régime de la douche écossaise et des coups de bambou sur le crâne. Difficile de résister à des embardées sauvages et à des ruades violentes. En d?autres étals, il règne une clémence qui réconforte et rassure. N?empêche que l?atmosphère générale est à la méfiance et la suspicion. Feutrées et silencieuses. Le bras de fer donne l?impression de prendre les couleurs d?une « guerre froide » discrète mais envahissante. Le glaive, d?un côté, et les mauvais desseins, de l?autre. Une chose est acquise. Les viandes continuent toujours d?affoler les citoyens avec des prix hors de portée. L?espoir suscité par les pouvoirs publics fait languir les consommateurs qui ne voient toujours rien venir. Tout le monde parle de cette fameuse viande importée, mais personne n?a encore obtenu le privilège de la déguster sans se ruiner. Emporté par les promesses de l?Etat, un mien camarade n?hésita pas à dire que la chute des prix des viandes sonnera le glas de la spéculation et mettra fin à tout ce climat d?effervescence, d?espérance ouvertement affichée, d?inquiétude et de préoccupation légitime. Une mixture somme toute bien singulière. Une potion à déconseiller pour les âmes fragiles. Ramadhan persiste encore à détenir le triste privilège de déclencher une guerre des prix aussi tenace qu?éprouvante. C?est un peu la rançon à payer quand on file du mauvais coton.
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