Le ministre du tourisme et de l'artisanat ne doit pas mesurer notre bonheur de l'entendre dire à partir d'Oran qu'il n'est plus question que les Algériens paient pour accéder à la plage ! On savait nos ministres champions du monde? d'Algérie dans l'art de trouver des solutions aux problèmes qui n'existent pas. Mais on ne savait pas qu'ils pouvaient aller si loin. Et espérer de surcroît en tirer des dividendes pour soigner leurs bilans. Et c'était bien de bilan qu'il s'agissait ces derniers jours à Oran. Des bilans comme les aiment nos ministres. Où il est question d'aligner des chiffres que personne ne pourra ni comparer ni vérifier. D'abord parce qu'ils ne répondent à aucune norme et aucune prévision, ensuite parce qu'ils sont élaborés par des structures dont les niveaux de compétence et d'autonomie sont ce qu'ils sont. Et peut-être bien parce que ces chiffres, personne ne les a demandés pour les attendre un jour, parce que les problèmes de fond, en matière de tourisme, sont ailleurs. Tenez, s'agissant de faire le «bilan de la période estivale» dans l'Oranie, M. Mohamed Amine Hadj Saïd n'a pas dérogé à la tradition. Il nous apprend ainsi que la région a battu tous les records avec 20 millions d'estivants en 2013 !Et de nous inviter à en apprécier la performance. Si le nombre d'Algériens qui ont eu à piquer une tête sur une plage, à s'exposer au soleil pour quelques heures ou simplement se promener sur le sable était un indice de réussite du «tourisme» national, ça se saurait. Puis, cet autre chiffre qui fait que le nombre de? plages est passé de 555 en 2012 à 576 en 2013, pour atteindre 630 à l'horizon 2030 ! Cela fait maintenant plus d'un demi-siècle qu'on nous rabâche nos 1200 kilomètres de côtes.Un don de la nature dans lequel nos gouvernants n'ont aucun mérite mais qu'on agite à chaque fois qu'un cri de désespoir se fait entendre sur l'état des lieux du tourisme, comme si cela était suffisant pour réparer toutes les incuries dans le secteur. Maintenant que nous avons pris le temps de découvrir que notre façade maritime est même la plus courte en Afrique du nord et que les pays de la région ont plutôt travaillé pour faire du tourisme, une source de revenus et un outil de développement majeur. Parce que là-bas, ce ne sont pas les? lits qu'ils comptent à l'heure des bilans.Ce sont les millions de touristes de toute la planète qui y ont séjourné, des milliards engrangés, des emplois créés, enfin des choses qui n'ont pas marché, des projets en cours de réalisation et ceux à envisager. Cela s'appelle une politique du tourisme dont l'Algérie est dramatiquement orpheline. Sinon, le ministre du Tourisme n'irait pas à Oran compter le nombre de? lits et jubiler pour 3000 «couchages» de plus par rapport à l'année passée. Il n'y a qu'à voir comment la télévision est mobilisée et les journaux «invités» à chaque fois qu'un groupe de Danois ou une famille japonaise frôlent le sol algérien pour aller faire une randonnée dans l'Assekrem pour mesurer l'ampleur de notre misère touristique. C'est la fin de l'année et il y aura encore quelques téméraires d'Europe ou d'Asie pour venir «réveillonner» à Taghit. Sinon, on attendra l'été pour comptabiliser les Algériens de «là-bas» venus passer quelques jours au bled, comme des? touristes étrangers ! On n'a que le bilan de sa politique et on en fait ce qu'on veut.laouarisliman@gmail.com
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Posté Le : 11/12/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Slimane Laouari
Source : www.letempsdz.com